Henri THOMAS




Biographie

1912 : Naissance à Anglemont (Vosges), le 7 décembre. Fils d'un paysan ardennais prénommé Joseph et de Mme, née Mathilde Bailly, institutrice. Sa mère est la troisième épouse de son père : les deux premières sont décédées en donnant naissance à leur second fils.

1919 : Décès de son père, en janvier à Anglemont, des suites de la guerre.

1922 : Sa mère est nommée à Jeanménil (Vosges) en octobre.

1925-1930 : Études au collège de Saint-Dié (Vosges). Premier prix de philosophie au Concours général de 1931.

Il fait sa khâgne à Henri-Poincaré à Nancy. Puis lycée Saint-Louis à Paris, où il a comme professeur Alain. Puis faculté des lettres de Strasbourg.

En 1935, il renonce à Normale et à l'agrégation.



1940 : En avril, parution de son premier roman : Le Seau à charbon. Henri THOMAS est alors aux armées.

1942 : Il épouse à Saint-Germain-en-Laye Colette GIBERT, une jeune étudiante en philosophie, dont il se séparera quelques années plus tard.

1945 : A la Libération, il devient secrétaire littéraire de l'hebdomadaire Terre des Hommes, dirigé par Pierre HERBART.

1946 : Départ pour Londres, où il est traducteur à la B.B.C. Il y vivra jusqu'en 1958.

1947 : Il fonde la revue 84, avec Marcel BISIAUX, et Georges LAMBRICHS, Alfred KERN, André DHÔTEL, Pierre LEYRIS et Jacques BRENNER.

1951 : Décès de sa mère à l'hôpital de Bruyères, enterrée à Gugnécourt (Vosges).

1952 : Il se sépare de Colette.

1954 : Naissance de sa fille Nathalie (12 avril).

1957 : Remariage le 19 novembre à Londres avec la maman de Nathalie : Jacqueline Le Beguec.

1958 : De septembre 1958 à juillet 1960, il séjourne aux États-Unis. Il enseigne la littérature française à l'Université de Brandeis, Massachusetts (avec Yves BONNEFOY et Alain BOSQUET).

A son retour en France, il travaille comme lecteur des manuscrits de littérature allemande chez Gallimard.


1960 : Prix Médicis pour John Perkins.

1961 : Prix Femina pour Le Promontoire.

1965 : Décès de son épouse Jacqueline.

1970 : Prix Valéry-Larbaud pour l'ensemble de son ?uvre.

1978 : Il fonde la revue Obsidiane, dont le dernier numéro (N° 30) paraîtra en 1986.

1979 : Grand Prix Poncetton de la Société des Gens de Lettres.

1982 : Installation à l'île de Houat.

1984 : Déjeuner à l'Élysée à l'invitation de François MITTERAND, avec Ernst JÜNGER et Michel TOURNIER (21 novembre).

1986 : Il obtient le Grand Prix du roman de la Ville de Paris pour l'ensemble de son ?uvre. Ainsi que le Grand Prix de poésie de l'Académie française.

1988 : Vit à Quiberon avec Claudine LECOQ.

1989 : Émission Radioscopie avec Jacques CHANCEL (10 octobre).

1991 : Il est transporté dans un semi-coma à l'hôpital de Vannes (10 avril). Il s'installe ensuite dans une maison de retraite dans le XIV° arrondissement de Paris.

1992 : Prix Supervielle (pour Trézeaux), Grand Prix de la Société des Gens de lettres, Prix Novembre.

1993 : Il s'éteint à Paris le 3 novembre.




"Aujourd'hui, Henri THOMAS, le jeune patriarche des lettres françaises, attire la curiosité de la télévision : l'émission Océaniques a rendu hommage à cet ami d'Antonin ARTAUD et d'Arthur ADAMOV, à ce poète et romancier qu'aimait GIDE, au grand traducteur de SHAKESPEARE, de POUCHKINE, de JÜNGER.

Belle présence baudelairienne ; blotti en lui-même comme un chat, disait PERROS de l'auteur du Seau à charbon (1940), de La Nuit de Londres (1956), et du Goût de l'éternel (1990).

Souvent considéré comme un écrivain pour écrivains, Henri THOMAS est irrépressiblement un auteur aimé par tous ceux qui vivent la lecture comme une co-création. Il a déclenché des enthousiasmes à la mesure des grandes amitiés qu'il a vécues : Jean PAULHAN, Armand ROBIN, Armen LUBIN, Jean-Paul de DADELSEN, Jean FOLLAIN. Poète de la rencontre et de la solitude, romancier de la désertion et de la rémanence, Henri THOMAS est un de nos contemporains capitaux les plus secrets mais les plus proches.

Jean GROSJEAN l'a bien compris, qui nous dit : Les cinq continents nous inondent de vedettes de tous ordres pour nous empêcher de lire Henri THOMAS. Les cinq continents savent ce qu'ils font : Henri THOMAS est dangereux, il cherche la vérité. Il est sur la piste. Il y est presque seul, mais ça lui est presque égal".

Texte de la 4° de couverture de Avez-vous lu Henri Thomas ?, par Salim JAY. Paris : éd. du Félin, 1990.