Jean VARTIER




Biographie

1927 : Naissance de Jean Dominique Vartier le 3 février, à Rambervillers (Vosges).

1947 : Son premier article paraît dans un ouvrage collectif : Nos Vosges. Il y fait l'histoire des maquis de sa ville natale.

1950 : Il entre à L'Est Républicain, d'abord à Nancy, puis Pontarlier et Besançon.

1966 : Il rejoint les services parisiens de son journal, jusqu'à sa retraite, qu'il prend comme chef de la rédaction parisienne.

1967 : Second ouvrage paru, un roman intitulé Aux urnes citoyens, couronné par le prix Louis-Pergaud. Il sera le seul auteur à recevoir à la fois le Prix Louis-Pergaud et le Prix Erckmann-Chatrian.

1973 : Prix Erckmann-Chatrian et Lauréat de l'Académie Française (Prix Broquette-Denain) pour La Vie quotidienne en Lorraine au XIX° siècle.

2001 : Décès le 4 novembre à Paris, à l'âge de 74 ans.




Jean Vartier nous a quittés

Journaliste honoraire et historien érudit, notre confère Jean Vartier vient de s'éteindre. L'ancien journaliste et historien Jean Vartier vient de s'éteindre à Paris à l'âge de 74 ans. Natif de Rambervillers dans les Vosges, Jean Vartier avait mené de front une brillante carrière de journaliste à L'Est Républicain depuis 1950 et d'historien des régions du Grand Est.

Après avoir longtemps vécu à Nancy, puis avoir été en poste à Pontarlier et Besançon, il avait rejoint en 1966 nos services parisiens où il devait terminer sa carrière.

La chaleur du conteur

Chroniqueur érudit, fin connaisseur de la vie locale de toute notre zone de diffusion et en particulier des questions agricoles, membre associé de l'Académie Stanislas, Jean Vartier était aussi un écrivain reconnu par ses pairs en littérature comme en histoire.

On lui doit plus d'une quinzaine d'ouvrages. Son premier roman, paru en 1967 sous le titre Aux urnes citoyens devait être couronné par le prix Louis-Pergaud.

Il renouera les fils de la narration inventive et picaresque en publiant près de trente ans plus tard son Lieutenant La Gazette, où se mêlaient fiction et souvenirs de sa jeunesse vosgienne.

Sa production historique devait débuter vraiment en 1968 par la sortie de Sabbat, juges et sorciers, où il raconte quatre siècles de superstitions dans nos régions. Deux ans plus tard, il offre une étude totalement inédite sur Les Procès d'animaux du Moyen Age à nos jours, vaste saga des peurs paysannes, puis en 1972 une Histoire secrète de l'occupation en zone interdite, qui leva le voile sur une période particulièrement sombre de notre histoire régionale. Chroniqueur infatigable, il s'attelle à une Histoire de la Franche Comté et du pays de Montbéliard que publiera Hachette.

1973 est marquée par la parution de La Vie quotidienne en Lorraine au XIX° siècle, distinguée par le prix Erckmann-Chatrian. Et la même année sort en librairie son Histoire de notre Lorraine chez France Empire, une somme où Jean Vartier affirme son art du portrait.

Se succèderont par la suite des livres consacrés à Allan Kardec et au mystificateur de la fin du XVIII° siècle, Alphonse de Fortia, et une Histoire de Nancy. Il s'attaquera avec le même bonheur d'écriture aux Histoires et légendes de la Lorraine mystérieuse, aux Dictons et proverbes de Lorraine et du Bassigny, et plus récemment dans la décennie 1990 aux Blasons populaires de France, où il s'amusa à décrypter les qualificatifs drolatiques appliqués aux habitants de nos terroirs.

Comme l'écrivait notre confrère Roland Erbstein à l'occasion de la parution en 1994 de sa nouvelle Histoire de Lorraine, Jean Vartier fut sans cesse partagé entre l'érudition du chercheur et la chaleur du conteur de veillée, jamais à court de ces petites histoires qui font la grande.

F. M., L'Est Républicain, lundi 5 novembre 2001.