Salle de presse




L'Est républicain

20 novembre 1998. Daniel BORDUR

La littérature des Vosges sur Internet

Un site présente les auteurs nés, ayant vécu ou vivant dans le département. D'Émile Durkheim et Léon Werth à Jeanne Cressanges et Richard Rognet...

Bernard Visse avait lancé le site Internet de la Ville d'Épinal. Il vient de réaliser un site consacré aux écrivains des Vosges, d'hier et d'aujourd'hui. Spécialiste du poète mort à 30 ans Florent Gilbert (1750-1780), il a mis sur le site la notice qu'il a écrite pour l'Encyclopaedia Universalis.

C'est aussi un curieux qui s'intéresse aux pseudonymes (ils sont nombreux !) des écrivains, pas seulement vosgiens. A tel point qu'il demande aux internautes de lui envoyer par e-mail (courrier électronique) les fruits de leurs propres trouvailles ou connaissances : on n'est pas loin du détective...

Proposant de reposantes pages à fond noir, ÉcriVOSGES se consulte aisément, mais pas toujours rapidement. Une douzaine d'auteurs contemporains sont présentés, certains par une bibliographie complète. D'autres sont mentionnés : leur tour viendra. Un site, ça évolue.

Les toiles de Pelot

Une place particulière est accordée à Pierre Pelot. Il est le seul à accueillir le visiteur par une photo le montrant au volant d'une voiture sans pare-brise. On apprend qu'en 1959, il s'enfuit du centre de formation des apprentis de Mulhouse au bout de huit jours, que notre regretté confrère Charles Laprévôte évoqua dès 1963 la richesse de sa documentation avant son passage à l'écriture... On peut surtout accéder à la bibliographie de Pierre Pelot et visionner huit de ses tableaux puisqu'il est aussi peintre.

Le site évoque Dylan Pelot, le fils de Pierre, auteur de contes pour enfants. Jeanne Cressan????h?ges dont est reproduite la chanson juive choisie en épigraphe de La Chambre interdite : "Tes joues sont des fleurs roses / Tes yeux des cerises noires / Tes cheveux du velours sombre / Ton cœur et le mien sont liés / Et personne ne sait rien de nos blessures".

Un nom en attendant une notice

Il y a Alain Bernier, auteur d'une thèse sur les Incas jamais soutenue ; Philippe Séguin dont on rappelle qu'il fut en 1977 directeur de cabinet du Secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement, un certain Christian Poncelet ; Georges Sédir (Sidre de son vrai nom), prix Erckmann-Chatrian 1973 pour son roman Les Diplomates ; Yves Simon, le romancier à l'adolescence contrexévilloise qui chanta à ses débuts : "Dans les squares d'Épinal / On s'envoyait des baisers / Que l'hiver nous figeait...".

Il y a aussi quelques lignes ou quelques pages sur Gilles Laporte, Denis Montebello, Philippe Olivier, Clair Arthur, Richard Rognet... Quant à Roger Wadier, Simone Schmitzberger, Gérald Antoine, Caroline Babert, Brigitte Kernel, à défaut de notice, ils n'ont pour l'heure que leur nom.

Ils rejoindront bientôt les grands anciens Vosgiens que furent notamment les sociologues Émile Durkheim et Marcel Mauss ; la romancière Marie Sils (Marchal de son vrai nom) qui utilisa comme pseudonyme le nom d'un lac des Grisons (Suisse) où Nietzsche séjourna ; Henri Thomas qui traduisit Ernst Jünger et Shakespeare ; Léon Werth, le Romarimontain qui se cacha dans le Jura pendant l'Occupation, chroniqua le procès de Pétain, traduisit un roman inédit de Dostoïevski, écrivit plusieurs essais sur des peintres impressionnistes. Saint-Exupéry lui a dédié Le Petit prince. Enfin, "Léon Werth quand il était petit garçon"...