Biographie vosgienne

Eugène GRANDCLAUDE

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Dictionnaire des Vosgiens célèbres GRANDCLAUDE (Eugène), prêtre de la Maison de Sa Sainteté, vicaire général du diocèse de Saint-Dié, supérieur du Grand Séminaire Fresse-sur-Moselle, 23 août 1826 - Saint-Dié, 21 février 1900 Fils d'un instituteur public, il devient lui-même maître d'école au Clerjus, puis à Viménil où il est remarqué par le curé du lieu qui oriente sa vocation vers le sacerdoce. Après avoir terminé avec éclat ses études philosophiques et théologiques au grand séminaire de Saint-Dié, où il était entré en 1853, il est envoyé à Rome par Mgr Caverot pour y parfaire ses connaissances en matière doctrinale. Il y est ordonné prêtre en 1856. De retour dans le diocèse de sa naissance, en 1859, il est chargé d'y réformer l'enseignement des sciences sacrées et rédige un manuel de philosophie sous le titre de Breviarium philosophae scholasticae, ouvrage qui est accueilli alors avec la plus grande faveur dans les séminaires et qui connut dix éditions successives en peu d'années. Il devient alors le véritable réformateur de la philosophie scolastique en France. Dans de nombreux articles parus dans la Revue des Sciences ecclésiastiques, il combat avec énergie l'enseignement philosophique universitaire. Il prend une part active dans la rédaction de l'Univers pendant près de dix ans ainsi que dans la revue Monde catholique. Très apprécié à Rome, il y retourne suivre les cours des canonistes de Angellis et de Camillis. En 1870, au moment du Concile du Vatican, il est un des plus énergiques champions de l'infaillibilité pontificale et publie à ce sujet Les principes de 89 et le Concile et un catéchisme sur l'infaillibilité. Docteur en droit canonique à la Faculté de l'Apollinaire et docteur en théologie du Collège romain, il commence en 1878 la publication d'une revue mensuelle : Le Canoniste contemporain, qu'il rédige seul pendant près de douze ans. Quelques années auparavant, il avait révisé la Théologie dogmatique de Thomas de Charmes pour la mettre en harmonie avec l'enseignement de Rome. Enfin, il publie, en 1883, son principal ouvrage : un cours complet de droit canon en trois volumes sous le titre Jus canonicum juncta ordinem Decretalium... de tendance ultramontaine qui donna le dernier coup au gallicanisme. Il réagit contre le rationalisme et l'interprétation scientifique de la Bible des modernistes en donnant en 1893 la Question biblique d'après une nouvelle école d'apologistes chrétiens, et, approuvé par l'encyclique pontificale Providentissimus Deus, il se montre favorable à la chronologie biblique traditionnelle dans la Chronologie biblique des temps primitifs. L'abbé Grandclaude a été nommé successivement chanoine honoraire en 1870, vicaire général en 1878, supérieur du grand séminaire du diocèse de Saint-Dié de 1882 à 1897 et prélat de sa Sainteté par un bref de Léon XIII le 8 avril 1892. En 1898, il fut élevé à la dignité de chanoine titulaire et doyen du chapitre de la cathédrale. Bibl. : Carnoy.- Dictionnaire biographique des hommes de l'Est. Semaine religieuse du diocèse de Saint-Dié, 1890. [Pierre Heili].