Antoine Jacques Claude Joseph BOULAY dit DE LA MEURTHE | |
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Dictionnaire des Vosgiens célèbres BOULAY DE LA MEURTHE (Antoine), homme politique (Chaumousey, 19 février 1761 - Paris, 2 février 1840) Antoine J. Cl. J. Boulay, dit plus tard de la Meurthe, est le fils de Romain Boulay, lieutenant du maire en la seigneurie de Chaumousey la ville, maréchal-ferrant et laboureur, et d'Agnés Loirot. Quand son père disparaît prématurément, il est âgé de trois ans. Il est alors recueilli par son oncle, qui est curé d'une paroisse proche de Nancy. Ce dernier lui fait suivre les cours des meilleurs professeurs de cette ville, puis du collège de Toul. Antoine est reçu avocat dans la capitale lorraine en 1783. Ses débuts au barreau sont brillants et il jouit d'une grande réputation quand il se rend à Paris en 1786. La Révolution le surprend en pleine ascension. Adepte des idées nouvelles, il revient à Nancy pour s'engager dans un bataillon de volontaires avec lesquels il participe à la campagne de l'Argonne et à la bataille de Valmy. Il tombe malade et retourne à Nancy pour se reposer. A peine rétabli, il est nommé juge au tribunal du district. Il s'enrôle à nouveau en 1793 après avoir été destitué par un représentant en mission, qui le juge trop modéré. Il devient rapidement capitaine dans l'armée du Rhin et il combat glorieusement à Wissembourg. Un nouveau coup du sort le rejette dans la vie civile. Dénoncé comme suspect, il est mis dans l'obligation de se cacher jusqu'au 9 thermidor dans les Hautes-Vosges. Il est élu ensuite Président du tribunal de Nancy et nommé accusateur public près le tribunal criminel de la Meurthe. En 1797, les électeurs de ce département le choisissent pour siéger au Conseil des Cinq-Cents. C'est à cette époque qu'il ajoute à son nom celui du département dont il est l'élu, afin de se distinguer d'un homonyme. Il se fait vite remarquer par son bon sens, son esprit d'ordre et sa compétence juridique. Partisan résolu de Bonaparte, il se fait l'apologiste du 18 Brumaire. Il devient ensuite rapporteur de la Constitution de l'An VIII et membre de la commission chargée de remplacer le Conseil des Cinq-Cents qui a été dissout. En 1800, il est nommé conseiller d'État et il prend une large part à la rédaction du Code civil. Créé comte en 1808, il est promu président de section au Conseil d'État en 1810, puis membre du Conseil de régence en 1814. Il est destitué lors de la première Restauration. Quand Napoléon 1er revient de l'île d'Elbe, il est nommé ministre d'État, puis ministre de la Justice. En mai 1815, il est élu membre de la Chambre des Représentants. Le retour des Bourbons le prive de ses fonctions. Il est proscrit et durant quatre ans, il est mis dans l'obligation de vivre à l'étranger. Quand il est autorisé à revenir dans son pays en 1819, il se tient à l'écart des affaires publiques. Sur le plan littéraire, il est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire et de mémoires. Le 8 mai 1843, le conseil municipal de Chaumousey ouvre une souscription. Avec l'argent qui est ainsi rassemblé, il fait exécuter le buste en bronze d'Antoine Boulay de la Meurthe, qui est placé dans la salle principale de la mairie. Oeuvre de David d'Angers, il est malheureusement détruit par les Allemands en 1942. La tombe de celui qu'il représente et de Catherine Thiboust son épouse (1776-1846), se trouve au cimetière Montparnasse à Paris. Bibl. : Registres paroissiaux de Chaumousey. Délibérations du conseil municipal de Chaumousey. Poull (G).- Les Vosges, Ed. France-Empire, 1985, page 225. Georgel (Alcide).- Armorial des familles de Lorraine, Elbeuf, 1882. p. 123 à 125. [Georges Poull]. |
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