Biographie vosgienne

Nicolas Joseph Florent GILBERT
 
  Nouvelle recherche
 

Dictionnaire des Vosgiens célèbres

GILBERT (Nicolas Joseph Laurent), poète

Fontenoy-le-Château, 15 décembre 1750 - Paris, 12 novembre 1780


Le poète Gilbert, gravure de Le Beau. Bien qu'il soit fils d'un cultivateur, Nicolas Gilbert poursuit des études secondaires au collège de l'Arc à Dôle, grâce à l'action du curé de son village qui lui enseigne les rudiments du latin et convainc ses parents de l'envoyer faire ses humanités. De retour en 1768 à Fontenoy, il en part à la mort de son père en 1769 et s'établit à Nancy. Il refuse un emploi de bureau, tente de donner des leçons, ouvre un cours public de littérature à l'hôtel de ville, sans plus de succès. Il publie une histoire persane : Les familles de Darius et d'Hidarne en 1770 et Un début poétique en 1771, puis plusieurs poèmes : Le Jugement dernier, Ode sur la mort de S.A.R. la princesse Anne Charlotte de Lorraine, 1773.

Son talent est consacré, en 1774, par la Société royale des Lettres fondée par le roi Stanislas, qui l'accueille. Il y prononce, pour sa réception, l'Éloge de Léopold 1er duc de Lorraine. Par contre, sa vanité satisfaite à Nancy est meurtrie par son échec au concours ouvert pour le prix de poésie de l'Académie française en 1772. Il exhale son ressentiment dans deux pièces, dont une en vers : Le Siècle.

Il se rend néanmoins à Paris en 1774 et entre dans la bataille littéraire, où il a des amis mais aussi des ennemis, dont La Harpe. De 1775 à 1780, il compose des poèmes de circonstance pour le roi et la cour, traduit deux chants de La Mort d'Abel de Gessner et, rangé dans le camp de Fréron et des ennemis de l'Encyclopédie, il publie deux satires violentes sur son temps et sur la société : Le Dix-huitième siècle, 1775 et Mon Apologie, 1778.

Il récolte trois pensions : du roi, de l'archevêque de Paris et du Mercure de France, ce qui lui assure enfin l'aisance matérielle. Il compose les Adieux à la vie, hymne du poète malheureux et méconnu qu'il n'est plus, à la suite d'une chute de cheval qui le cloue à l'Hôtel-Dieu. Trépané, il meurt le 12 novembre 1780.


Bibl. : Dictionnaire de biographie française, publié sous la dir. de M. Prévot, Roman d'Amat, H. Tribout de Morambert, Paris : Letouzey (lettres A-H parues de 1928 à 1989), tome XVI, col. 910.
Bouvier.- Biographie générale vosgienne, p. 426.


[Albert Ronsin].