Biographie vosgienne

Nicolas GORÉ
 
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Annuaire administratif et statistique des Vosges 1838 / Charles Charton

M. GORÉ, COLONEL.- GORÉ (Nicolas), né à Damas-aux-Bois le 3 juillet 1754, est mort à Charmes le 4 février 1826.

Entré, le 27 août 1773, dans le régiment de Dauphiné, Goré n'eut pas d'abord un rapide avancement, puisqu'il devint seulement sergent-major le 30 avril 1789 ; mais les guerres de la révolution, en lui fournissant de fréquentes occasions de signaler son courage, le portèrent bientôt au rang des officiers supérieurs de nos armées. Sous-lieutenant le 20 juin 1792, il fut promu au grade d'adjudant major le 12 octobre suivant, à celui de chef de bataillon le 13 septembre 1793, et enfin reçut le commandement de la 78e demi-brigade le 1er germinal an II. Il rentra, en 1804, dans ses foyers qu'il ne quitta plus.

Le colonel Goré comptait an nombre des guerriers français les plus braves. Il fit les campagnes de Corse et celle de Genève en 1782. De 1792 à l'an IX, il servit successivement dans les armées des Ardennes, du Nord, de Sambre et Meuse, de l'Océan, de Rhin et Moselle, de l'Helvétie et du Danube. Parmi les belles actions qui le firent remarquer, on cite sa conduite à Evron, où, en l'an VI, il mit en déroute avec 100 hommes un corps de six mille chouans ; au siége de Kell ; au passage du Rhin, le 1er floréal an V ; ce fut lui qui commença le débarquement des troupes sur le sol étranger [Note].

Le même jour, à la tête de deux compagnies de grenadiers seulement, il repoussa l'ennemi avec vigueur et reprit une position qui venait d'être enlevée au 16e régiment d'infanterie légère. Le 16 ventôse an VII, à Tamins en Helvétie, l'intrépide colonel Goré, toujours suivi de ses fidèles grenadiers, monta à l'assaut d'une redoute défendue par deux pièces de canon, s'en empara et fit tourner cette artillerie contre l'ennemi qu'il foudroya. Dans cette affaire, les Français firent prisonniers un colonel ainsi qu'un lieutenant-colonel grièvement blessé.

  Note : Lors de ce débarquement, Nicolas Membré, né le 29 mars 1774 à Dignonville, soldat à la 100e de ligne, fut tué après avoir pris lui seul un poste ennemi défendu par trois hommes auxquels il fit mordre la poussière.