Biographie vosgienne

Marie Jeanne DELILLE, née VAUDECHAMP
 
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Dictionnaire des Vosgiens célèbres

DELILLE (Marie Jeanne), née Vaudechamp

Mandray, 1772 - Paris, 1831

Fille du maître d'école de Mandray, elle passe sa jeunesse à Saint-Dié puisque ses parents viennent s'y installer lorsque son père cesse son activité. Adolescente, elle part pour Nancy, où elle se place comme domestique, puis quitte Nancy pour travailler comme chambrière dans un hôtel de Metz. Elle y rencontre Jacques Delille (1738-1813) qui y séjourne quelque temps.

L'abbé Jacques Delille, professeur au collège de La Marche, puis à Beauvais, enseigne ensuite la poésie latine au collège de France. Il publie des Épîtres en 1770 et 1774 une traduction en vers des Géorgiques de Virgile qui lui vaut un fauteuil à l'Académie française. En 1786, il accompagne le comte de Choiseul-Gouffier en Grèce.

Delille prend Marie Jeanne Vaudechamp à son service et l'emmène à Paris. En 1794, inquiet des événements politiques et craignant à nouveau d'être arrêté, Delille vient s'installer avec elle à Saint-Dié, où la famille Febvrel met un logement à leur disposition. Jacques Delille achève à Saint-Dié sa traduction en vers de l'Énéide. Le couple émigre en Allemagne, puis en Angleterre jusqu'après 1800. En 1803, le poète est atteint de cécité et Marie Jeanne Vaudechamp, qu'il a épousée, s'emploie à lui prodiguer les soins et à faciliter son existence. Elle est son Antigone. Il lui rend hommage dans son épître dédicatoire à son grand poème l'Imagination paru en 1806. Delille meurt le 2 mai 1813 à Pau et est inhumé au cimetière du Père Lachaise, dans un tombeau élevé aux frais de son épouse. Elle-même sera déposée dans ce même tombeau à son décès en 1831.


Bibl. : Le Vosgien.- Le général Humbert.... notices biographiques, p. 347-352.
Bulletin de la Société Philomatique Vosgienne, t. XII, p. 347-348 ; t. XXV, p. 312-313.
D.B.F., t. X, col. 837-838.


[Albert Ronsin].