Biographie vosgienne

Jean Baptiste Joseph André DEMANGE
 
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Biographie générale vosgienne / Félix Bouvier

DEMANGE (Jean-Baptiste Joseph André).- Fils d'un lieutenant d'infanterie de la Grande-Armée, il est né à Golbey le 16 janvier 1819.

Élève à l'École de Saint-Cyr le 17 novembre 1837, il y obtint les galons de caporal le 12 septembre 1838 et ceux de sergent le 18 janvier 1839. Sous-lieutenant au 44e de ligne le 1er octobre 1839 ; lieutenant au 44e le 11 février 1844, il fit toutes les campagnes d'Afrique de 1844 à 1849. Capitaine au 44e le 29 avril 1848 et adjudant-major le 6 février 1849, il prit part à la répression qui suivit le coup d'État du 2 décembre 1851. La guerre d'Orient le conduisit en Crimée. A son retour il fut nommé, le 1er mars 1856, major du 87e de ligne puis chevalier de la Légion d'honneur, le 30 décembre 1858.

Chef de bataillon au 87e le 29 avril 1859, il ne fut pas désigné pour la guerre d'Italie et retourna faire campagne en Algérie, pendant la grande insurrection de 1864. Il y fut nommé officier de la Légion d'honneur le 7 juin 1865. On le trouve ensuite, en 1867, au corps expéditionnaire de Rome. Lieutenant-colonel du 88e de ligne le 10 août 1868, il conduisit ce régiment à l'armée du Rhin (5e corps).

Il venait d'en être nommé colonel, sans que le décret de nomination eût paru, lorsque eut lieu la bataille de Beaumont, le 30 août 1870. Le colonel Demange y fut admirable de calme, de vigueur, de solidité. Après avoir lutté pied à pied, il battit en retraite lentement, faisant face à chaque pas à l'ennemi. La nuit vint sans le désarmer. A l'aube, séparé du reste de l'armée française, il voulut, avec une poignée de survivants du 88e forcer le passage du pont de Mouzon pour rejoindre le 5e corps. La petite troupe se jeta avec un entrain héroïque sur les avants-postes prussiens ; beaucoup périrent en combattant ou se noyèrent dans la Meuse ; le reste passa, les armes à la main, à travers les lignes allemandes.

Le colonel Demange était tombé mortellement blessé. On le transporta à l'hospice de Mouzon où on lui fit l'amputation de la jambe gauche ; il la supporta avec un courage stoïque. Mais ce fut en vain, il expira le 12 septembre 1870, à trois heures du soir. Son corps repose près de celui de son père, dans le petit cimetière de Golbey.