Biographie vosgienne

Claude Joseph FERRY
 
  Nouvelle recherche
 

Dictionnaire des Vosgiens célèbres

FERRY (Claude Joseph), homme politique et savant

Raon-aux-bois, 19 novembre 1756 - Liancourt (Oise), 1er mai 1845


Claude Joseph Ferry est le fils de Joseph Ferry et de Barbe Aubert. Ayant suivi les cours de l'École du génie de Mézières, il y est nommé professeur adjoint en décembre 1781. Le 24 décembre 1784, il succède à Gaspard Monge dans la chaire de mathématiques et de physique.

Adepte ardent des idées de la Révolution, il joue à partir de 1789 un rôle actif dans sa ville. Il entre au Conseil général de la commune le 30 septembre, puis de la municipalité le 20 octobre suivant.

Le 6 septembre 1792, il est élu à la Convention et siège avec le groupe de la Montagne. Il vote la mort de Louis XVI. Membre du Comité d'instruction publique, il travaille à l'élaboration du calendrier républicain et est chargé de la surveillance de l'Observatoire.

A partir du 5 février 1793, il est envoyé à l'armée du Centre pour faire armer les places fortes et fortifier Landau. Plus tard, il reçoit une mission d'inspection auprès des fabriques d'armes afin d'en faire accélérer la livraison.

Nommé professeur à l'École des travaux publics le 26 novembre 1794, il y est mal accueilli. En novembre 1795, il est à nouveau en mission auprès des armées (9° et 10° divisions militaires), puis le 19 novembre 1798 il reprend à nouveau l'enseignement, cette fois à l'École du génie militaire. Le 24 octobre 1802, il est affecté comme professeur de mathématiques à l'École du génie de Metz. Le 26 avril 1805, il est mis à la retraite d'office pour avoir refusé de prêter serment à l'empereur. Il voyage alors en Europe centrale, Pologne, Russie. Réadmis à l'École de Metz le 18 mai 1809, il est appelé comme examinateur de géométrie descriptive et de physique à l'École polytechnique à Paris. Il devient même, en 1812 et 1813, membre du Conseil de perfectionnement de cette école.

Au retour des Bourbons, il est mis à nouveau à la retraite. Il reprend ses cours durant les Cent-Jours mais doit quitter après juin 1815. Il entre alors à la Compagnie Pujol, qui souhaite créer un service de bateaux sur la Seine. Enfin, Ferry, ancien conventionnel ayant voté la mort du roi, doit s'exiler. Il obtient un sursis puis une mesure d'amnistie. Le 24 mai 1819, sa pension de retraite lui est restituée. Il se retire alors à Liancourt auprès d'un neveu, curé de la paroisse, et il y meurt.

Lorsqu'il enseignait à Mézières, il avait épousé Etiennette Antoinette Gautherot, dont il eut trois fils.

Claude Joseph Ferry a donné des articles au Dictionnaire de la conversation, à la Revue encyclopédique. Il a collaboré également à l'Encyclopédie méthodique (Paris, an III-1828) dans la partie géographie. Il fut co-signataire d'une étude : Discussion et documents sur les canaux, sur les routes et sur les chemins de fer en France (1830).

Enfin, il a traduit et commenté Lyall (Robert) : Notice sur l'organisation des colonies militaires en Russie (1825) et Everett (A.) : Nouvelles idées sur la population avec des remarques sur les théories de Malthus et Godwin (1826).


Bibl. : Dictionnaire de biographie française, publié sous la dir. de M. Prévot, Roman d'Amat, H. Tribout de Morambert, Paris, Letouzey (lettres A-H parues de 1928 à 1989), tome XIII, col. 1169.
Robert.- Dictionnaire des parlementaires, tome II, p. 635.
Bouvier.- Les Vosges pendant la Révolution, p. 373.


[Albert Ronsin]..