Biographie vosgienne

Jean DESBORDES
 
  Nouvelle recherche
 

Dictionnaire des Vosgiens célèbres

DESBORDES (Jean) , homme de lettres

Rupt-sur-Moselle, 3 mai 1906 - Paris, 16 juillet 1944

Jean Desbordes. Fils d'un pharmacien originaire de la Dordogne et de la fille de M. Rouvier, journaliste à Remiremont, Jean Desbordes fréquente l'école primaire de sa ville natale, puis le collège de Remiremont où il devient un élève brillant. Il passe avec succès son baccalauréat, puis il décide de vivre à Paris où il rencontre ceux qui marqueront son existence dans le domaine littéraire. Jean Cocteau devient son guide quant à la réalisation de son premier roman intitulé J'adore, publié chez Grasset en 1928. Il le préface et contribue à son succès. Dans cet ouvrage, Jean Desbordes affirme son désir naturel d'être non conformiste. Jacques Maritain, Max Jacob et plusieurs autres voient en lui et en son oeuvre une forme de courage intellectuel, révolutionnaire certes, mais fertile car elle redonne à son auteur le droit impérieux et moral d'exprimer tout ce qu'il ressentait, d'écrire et de faire lire une forme de vie et de passion, d'anxiété et d'idéal, de recherche, alors que tout objet de scandale ou de lutte était volontairement banni de la littérature contemporaine.

L'oeuvre de Jean Desbordes devient féconde. En 1931, il publie un nouveau roman intitulé Les Tragédiens (Grasset) et en 1936 une pièce : La Mue (Stock), qui est créée à la Comédie française sous le titre de L'Âge ingrat par Berthe Bovy, Madeleine Renaud et Julien Bertheau en 1938. Viennent ensuite : en 1937, deux romans Les Forcenés et Le Crime de la rue Royale (Gallimard), en 1939 Le Vrai visage du marquis de Sade (Éditions de la Nouvelle revue critique).

En 1942, Jean Desbordes s'engage dans la Résistance. Il entre en contact avec Londres et devient le capitaine Duroc, nom choisi par lui en souvenir du granit vosgien qu'il retrouvait avec plaisir au cours de ses séjours à Rupt, chez son père. A son ami Morice Hocquaux, il disait : J'aime monter sur nos collines et me blottir entre deux blocs de cette pierre chaude du Bélué.

Après avoir rendu de nombreux services, il est arrêté à Paris par les Allemands, le 15 juillet 1944 à 15 heures, place de la Madeleine. Conduit rue des Saussaies, puis rue de la Pompe, il est torturé. Le soir vers 21 heures, il gît dans une couverture, les yeux fermés, les ongles des mains et des pieds arrachés, les doigts brûlés. Il meurt quelques heures plus tard le 16 juillet. Son corps est inhumé plus tard au cimetière de Rupt-sur-Moselle, où il se trouve toujours.


Bibl. : Poull (G.).- Rupt-sur-Moselle aux XIX° et XX° siècles, in Bulletin paroissial de Rupt, décembre 1987, p. 12 et 13.


[Georges Poull].