Biographie vosgienne

DE DEUILLY
 
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Dictionnaire des Vosgiens célèbres

DEUILLY (Famille de)

La lignée des sires de Deuilly est issue de la Maison comtale de Vaudémont, branche de la Maison de Lorraine. Elle a pour auteur Joffroi, second fils de Gérard II, comte de Vaudémont, et de Gertrude de Joinville. Guillaume sire de Deuilly, son fils, est mentionné de 1209 à 1265. Deux de ses enfants, Joffroi et Anseau, disparaissent rapidement. Colin sire de Deuilly, leur frère, assure la continuation de sa famille. Il est le père d'Henri sire de Deuilly, chevalier, châtelain de Coiffv , et de Jean de Deuilly, mentionné de 1305 à 1318. Collard de Deuilly sire de Rémonville (1346-1360), fils d'Henri est notamment le père d'Alix de Deuilly mariée avec Jean de Chauffour, écuyer, et de Marguerite de Deuilly, épouse de Jean d'Haussonville, chevalier. Simon de Deuilly, écuyer, autre fils d'Henri, est le père de Perrin sire de Deuilly (1369-1408) qui a lui-même deux enfants : Charlot de Deuilly, chevalier, et Henri de Deuilly, écuyer, derniers représentants mâles de leur lignée. Catherine de Deuilly fille unique de Charlot de Deuilly, épouse Antoine de Ville-sur-Illon, chevalier, puis Jacques de Haraucourt, chevalier ; elle meurt vers 1480, la dernière de son nom.


Bibl. : Poull (G.).- La Maison ducale de Lorraine, cahier IV : Les seigneurs de Deuilly, p. 24 à 35.


[Georges Poull].


DEUILLY (Joffroi de Vaudémont, sire de), chevalier

...1181... - + après 1240

Joffroi de Vaudémont, l'un des fils de Gérard II, comte de Vaudémont, et de Gertrude de Joinville est mentionné avec ses parents en 1181, 1183, vers 1190 et en 1194. Il reçoit à titre d'apanage le château et la terre de Deuilly qui ont appartenus auparavant à Olry de Vaudémont, comte, leur oncle mort sans descendant. A cette époque, le donjon de Deuilly est un fief mouvant du comté de Champagne. Le bourg voisin et ses dépendances sont tenus en hommage-lige du comte de Bar. Joffroi les reprend du souverain de cet État en février 1215, en mai 1217 et en mars 1238. Il figure souvent dans la suite des princes possessionnés dans la région meusienne. En avril 1208, il est présent lors de la publication officielle de la charte de franchise de Saint-Thiébaut sous Bourmont. Le 2 novembre 1208, il se porte caution pour le duc de Lorraine quand celui-ci se réconcilie avec le comte de Bar. Sur un autre plan, il devient fréquemment le bienfaiteur des abbayes et prieurés de Clairvaux, Boulancourt et Sept-Fontaines. Béatrice de Champlitte, sa première épouse, est la fille d'Odon de Champagne, sire de Champlitte ; elle est veuve en premières noces de Simon, sire de Clefmont mort en Palestine au cours de la troisième croisade. Après son décès survenu avant 1219, Joffroi contracte deux autres mariages. Guillaume sire de Deuilly, son fils et successeur, est issu de la première de ces unions.


DEUILLY (Henri, sire de)

...1305 - + le dimanche avant les Brandons en 1348

Henri, sire de Deuilly, est l'arrière petit-fils du fondateur de sa lignée. Il est mentionné à partir de 1305 dans de nombreux documents. Six ans plus tard il figure sur la liste des nobles qui doivent rendre hommage au comte de Bar. Ferry IV, duc de Lorraine, récompense ses services en novembre 1313. Il lui demande ensuite de sceller l'accord qu'il vient de conclure avec Gaucher de Châtillon, comte de Porcien, connétable de France, en juin 1321. Devenu chevalier, Henri se porte caution d'une dette du comte de Vaudémont en juillet 1324. Il scelle ensuite une charte de Raoul, duc de Lorraine, en novembre 1335. Vassal du roi de France pour ses terres de Champagne, il entre à son service dès juillet 1322 en qualité de châtelain de sa forteresse de Coiffy, qui protège la frontière de son royaume. Il perçoit des gages qui lui sont versés régulièrement de 1323 a 1341. Il est aussi chargé de recruter des mercenaires allemands, en raison de la guerre qui sévit dans le bailliage de Chaumont. Il rend compte de sa mission en janvier 1338. Lorsqu'il décède, il est inhumé dans l'église de l'abbaye de Flabémont. A la suite de son mariage avec Laure, fille de Pierre de Bauffremont, chevalier, sire de Rémoville, il entre en possession de ce dernier château et de la seigneurie qui en dépend. Il reprend ces biens de Wauthier , sire de Bauffremont, en mars 1346.


DEUILLY (Perrin, sire de)

...1369 - + vers 1408

Perrin, sire de Deuilly, est le fils aîné de Simon de Deuilly, écuyer, seigneur de Rémoville en partie et de Jeanne de Serrières. Dès son jeune âge, il se fait remarquer par sa valeur militaire. Il entre dans l'histoire à l'occasion du siège de la forteresse de Belleville, qui appartient à son parent Joffroi de Serrières, chevalier. Avec d'autres seigneurs de la région et des hommes d'armes à leur solde, ils parviennent à repousser les attaques de leurs ennemis du 15 juillet au 9 août 1369. Quand ce château est finalement pris, plusieurs d'entre eux sont mis à mort. Perrin de Deuilly est fait prisonnier. Il ne recouvre sa liberté qu en avril 1370. Onze ans plus tard, il se trouve au château de Condé qui appartient au duc de Bar. Avec Gérard de Haraucourt, il commande la garnison chargée de défendre cette place. A partir de cette époque, il entre en désaccord avec la plupart des membres de sa famille. Il refuse de partager avec eux la succession de ses prédécesseurs. Durant ce conflit Liébaut et Renaud du Châtelet s'emparent de sa forteresse de Deuilly et la détruisent.

En 1389, le duc de Lorraine accepte d'arbitrer cette querelle. Pour éviter le renouvellement de ces événements, Perrin de Deuilly livre son château au duc de Bar, qui ordonne au bailli du Bassigny de l'occuper, après l'avoir fait reconstruire. Cette mesure n'empêche pas Guillaume de Chauffour, écuyer d'écurie du roi de France, son beau-frère, de l'assiéger à nouveau, de s'en emparer et de le détruire derechef. Le duc de Berry est choisi pour arbitrer cette nouvelle querelle. Il charge le sire de Bauffremont et Guillaume, bâtard de Poitiers, de réconcilier les deux adversaires. Perrin de Deuilly se tient tranquille jusqu'à la mort d'Agnès de Deuilly, sa soeur, épouse de Guillaume de Chauffour. Il se brouille à nouveau avec ce dernier à partir de cette époque et, durant trois ans, il ravage ses possessions. Pour le punir, le roi de France le bannit de son royaume. Quand ce conflit s'apaise, en 1398, le duc de Bar accorde une indemnité à Perrin de Deuilly pour lui permettre de réparer son château. Ce dernier, incorrigible, continue ses raids à travers la région jusqu'à sa mort. En mars 1403 notamment, ses gens saccagent Vaudoncourt, qui appartient à la fois au roi de France et à l'abbé de Luxeuil. Il est encore condamné à la suite de ce forfait.


Voir aussi : DEUILLY (Charlot, sire de)

...1404... - + en 1419




Bibl. : Poull (G.).- La Maison ducale de Lorraine, cahier IV : Les seigneurs de Deuilly, p. 24 à 35.


[Georges Poull].