Biographie vosgienne

Henri GLAUDEL
 
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L'Est républicain - Vosges

Décès du lieutenant-colonel Henri Glaudel

Lieutenant-colonel Henri Glaudel. Le lieutenant-colonel Henri Glaudel avait voué son existence à sa patrie et à sa famille. L'homme de commandement possédait des états de services qui parlaient d'eux-mêmes. Évadé puis militaire de la première heure après la débâcle, il sera de tous les combats jusqu'à la capitulation nazie. L'homme aux moult citations et décorations, tiendra des commandements militaires jusqu'à sa retraite, malgré un handicap après avoir sauté sur une mine. Il avait retrouvé ses racines thaonnaises en 1972 et continuera jusqu'à ses derniers jours à consacrer son temps aux associations d'anciens combattants mais avait aussi transmis son témoignage auprès des jeunes générations. Il s'est éteint dans la nuit de jeudi à vendredi, à l'âge de 91 ans.

Henri Glaudel, né le 14 février 1915 à Igney, était l'aîné d'une famille de 9 enfants qui avait ses souches à Thaon, où son père travaillait à la BTT. Il y fera ses études jusqu'au brevet supérieur et s'engagera le 17 octobre 1935 au 1er régiment du génie à Strasbourg. Le 16 août 1939, il avait épousé Marie-Albertine Iung. Prisonnier de guerre, interné près de Stuttgard, il avait réussi à s'évader à sa troisième tentative. S'ensuivra alors un engagement patriotique sans faille : l'Algérie en 1941, la campagne de Tunisie, affecté dans l'armée du Maréchal de Lattre de Tassigny, débarquement en Provence campagne de la libération, campagne d'Allemagne. Après la libération, il avait été désigné comme instructeur à Saint-Cyr-Coetquidam et nommé lieutenant. Son parcours militaire passera par Toul, Compiègne, Nice, etc.

Entre temps, Henri Glaudel aura livré une autre bataille, pour rester militaire, après avoir sauté sur une mine en 1944. Bien qu'handicapé, son professionnalisme, son dévouement et ses états de services l'ont amené à prendre de nombreux commandements. Il aura aussi la reconnaissance de ses pairs en recevant la Croix d'officier de la Légion d'honneur en 1962, la Croix de guerre 39-45 avec 4 citations, la Croix du combattant volontaire de la résistance, celle du combattant volontaire 39-45, la Médaille des évadés de guerre, des blessés de guerre...

Le lieutenant-colonel Glaudel avait terminé sa carrière à Epinal. Avec son épouse, il était revenu au berceau familial de Thaon. Ils avaient eu une fille, Nicole, épouse Mathiot.

En 1975, il avait fait valoir ses droits à la retraite. Il a été vice président national de l'association des AC de la ligne Maginot et président de la section Vosges, président de la Légion vosgienne de Thaon et vice président fédéral, président de Rhin et Danube... Amoureux de la nature, fin philatéliste, l'homme était une forte personnalité, exigeant mais généreux et disponible. Il était deux fois grand-père - Julien et Cyrille - qu'il considérait comme ses rayons de soleil. Henri Glaudel avait eu la douleur de perdre son épouse, le 1er février 2004.

[L'Est républicain, samedi 11 mars 2006].


Marie-Albertine Glaudel


Marie-Albertine Glaudel. Nous apprenons le décès de Marie-Albertine Glaudel, née Iung, survenu dans la nuit de samedi à dimanche [nuit du 30 janvier au 1er février 2004]. Marie-Albertine Iung était l'épouse du colonel Henri Glaudel, figure emblématique du monde patriotique.

Marie-Albertine Iung était née le 19 juillet 1916. Elle a fréquenté l'école maternelle Sainte-Elisabeth, tenue par les Soeurs Bernadette. Elle y a appris la pratique du piano. Parallèlement, des dispositions pour le chant l'ont amené à intégrer la chorale paroissiale. Elle a fait partie du groupe des « Noellistes », jeunes filles oeuvrant dans le social au sein de la communauté paroissiale. Egalement douée pour la peinture à l'huile, Marie-Albertine a exécuté des tableaux de très belle tenue sous la direction de Soeur Marie de Jésus, 1er prix de Rome.

Après l'école primaire, elle a été interne à l'école de la Providence de Saint-Dié, puis à Paris. Ses études ont été sanctionnées par l'attribution du brevet supérieur de l'Alliance française, lui donnant la possibilité d'enseigner le Français à l'étranger. Mais son cursus ne s'est pas arrêté là. A la suite d'un stage d'infirmière, elle a été récipiendaire du diplôme de la Société de secours aux blessés militaires (SSBM).

Lectrice bénévole Le 16 août 1939, elle a épousé Henri Glaudel, militaire de carrière, issu d'une famille amie de la sienne depuis toujours. Durant la guerre 1939-1945, elle a rejoint son mari, évadé d'Allemagne et affecté à Alger. Un séjour qui dure de décembre 1941 à Pâques 1945. Ensuite, elle a suivi son époux au gré de ses affectations.

Marie-Albertine Glaudel fréquentait assidûment les bibliothèques. Elle est devenue une lectrice bénévole pour l'analyse des parutions de livres.

Le 29 juin 1946, une fille, Nicole, est venue compléter le bonheur familial. Une fille, aujourd'hui mariée à Joseph Mathiot, qui lui a donné le plaisir de connaïtre deux petits-fils (Julien et Cyrille).

En 1970, le couple a réintégré la maison familiale, sise 9 rue Jules-Favre à Thaon. Mais l'âge venant, des ennuis de santé l'ont obligé à un long séjour aux centres hospitaliers de Vittel et de Golbey où elle a bénéficié de soins attentifs et dévoués.

Personne altruiste, érudite, dévouée envers sa famille et ses amis, sa disparition ne laissera que des regrets à tous ceux qui l'ont côtoyée.


[L'Est républicain, lundi 2 février 2004].