Biographie vosgienne

René MATZ
 
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Dictionnaire des Vosgiens célèbres

MATZ (René), Commandant Didier dans la Résistance, cadre supérieur des P.T.T.
Strasbourg, 30 août 1916 - Strasbourg-Kronenbourg, 31 janvier 1971


René Matz est successivement écolier à Kronenbourg jusqu'en 1926, puis étudiant au lycée Kléber à Strasbourg. Il est ensuite incorporé au 1er Régiment du Génie dans cette ville. Il est nommé aspirant le 12 octobre 1938, puis sous-lieutenant au cours de l'année suivante. Après avoir été fait prisonnier par les Allemands, il s'évade et se rend dans le sud de la France, où il entre dans l'administration des P.T.T.

En 1942, il est nommé rédacteur au bureau de la rue Thiers à Epinal. Il entre dans la Résistance quelques mois plus tard et se fait aussitôt remarquer par son audace. Il est tout d'abord responsable d'un groupe qui opère dans le secteur d'Epinal. C'est à cette époque qu'il prend le pseudonyme de Didier et parfois de Duval. Vers la fin de 1943, il devient responsable départemental des résistants vosgiens, regroupés patiemment par Georges Savouret, Georges Froitier et Jacques Mayoux. Il prend pour adjoint Yvon Périn (pseudonyme Etienne ou Madelin) et divise les Vosges en quatre groupements.

Dès lors, il participe de plus en plus activement aux diverses opérations qui se déroulent dans notre région. Il monte notamment l'opération qui doit permettre la libération d'André Vitu, arrêté par les Allemands dans sa ferme de Soba. Un commando dirigé par André Pflug exécute cette mission le 10 décembre 1943.Il multiplie les actions destinées à déloger les troupes d'occupation des différents cols vosgiens, à partir de Corcieux. Plus tard, en se rendant dans le secteur de Bains-les-Bains pour surveiller un parachutage, il est arrêté par les Allemands. Il parvient par miracle à s'évader, mais tout le matériel envoyé d'Angleterre est saisi.

Après la Libération, il reprend son service normal aux P.T.T. Il accompagne à Berlin le général Ganneval, qui lui remet dans cette cité la Médaille de la Résistance le 14 juillet 1947. Il termine sa carrière à titre de directeur départemental adjoint des P.T.T. du Bas-Rhin. Quand il disparaît prématurément, il est inhumé dans le cimetière de Kronenbourg.

Son épouse, qui lui a donné deux fils et deux filles, est également une grande résistante qui, après avoir été arrêtée par les Allemands, est torturée puis envoyée au camp de Ravensbrück en compagnie de Mesdames Munsch du Thillot, Claude et Berini de Senones. Elle parvient à revenir en France où le gouvernement lui attribue la Légion d'Honneur (16 avril 1970) et la médaille de la Résistance.


Bibl. : Notes personnelles. Renseignements recueillis auprès de M. Yvon Périn, adjoint de René Matz dans la Résistance.
Grandval (Gilbert) et Collin (Jean).- Libération de l'Est de la France, Hachette, 1974.
Poull (G.).- Les Vosges, Ed. France-Empire, 1985, p. 332 à 336.


[Georges Poull.]