Biographie vosgienne

Jean Nicolas BERTRAND
 
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Dictionnaire des Vosgiens célèbres

BERTRAND (Jean Nicolas), officier de la garde impériale, franc tireur
(Ban-de-Sapt, 12 novembre 1778 - Paris, 1er avril 1847)

Né au hameau de Gemainfaing, de Nicolas Bertrand et de Marie Didier son épouse, Jean Nicolas Bertrand a juste 16 ans lorsqu'il s'engage le 22 frimaire an III dans la 95ème demi brigade d'infanterie, où il retrouve de nombreux Vosgiens, dont deux de ses cousins. Blessé au cours d'un combat à Mannheim, il passe en l'an V dans la cavalerie ; il est dans l'unité des guides qui escorte le général Napoléon Bonaparte lors de la campagne d'Italie et rejoint deux ans plus tard, en 1799, le 1er régiment de carabiniers.

Incorporé dans les grenadiers à cheval de la garde, il est à Marengo en 1800. Brigadier en 1805, il participe dans les vélites aux campagnes en Prusse et en Pologne, 1806 et 1807. Maréchal des logis en 1807, il est en Espagne avec Napoléon 1er, puis à Essling. Le 6 décembre 1811, il est nommé lieutenant porte-aigle des grenadiers à cheval de la garde impériale. L'année suivante, il prend part à la campagne de Russie puis repasse le Rhin en février 1813. Après un séjour à l'hôpital, il repart en campagne en Saxe et combat à Leipzig et à Hanau.

Au cours de la campagne de France en 1814, il est désigné par Napoléon pour tenter de créer dans les montagnes des Vosges, comme les frères Brice et Nicolas Wolff, un corps de partisans destinés à combattre les envahisseurs. Bertrand établit son groupe à Saales, d'où il est délogé par les Bavarois. Il rejoint Nicolas Wolff au camp de Rothau. Sa tête est mise à prix. Il rejoint la garde à Fontainebleau, est mis en demi-solde de capitaine, tente de retrouver un emploi dans la garde royale de Paris.

Durant les Cent-Jours, suspect, il est éloigné à Senones. Avec le retour des Bourbons, il retrouve, en janvier 1816, un emploi de capitaine des dragons de la Garonne, puis de la gendarmerie de Paris. En 1817, il est promu adjudant major. Il prend sa retraite en 1825, année au cours de laquelle il acquiert d'un de ses parents une ferme à Moyenmoutier.

Chevalier de la Légion d'honneur en 1804, il est fait chevalier de Saint-Louis en 1819. Il épouse (peut-être en 1810) Marie Anne Colin, marchande de modes à Paris, qui meurt jeune. En 1818, il se remarie avec Joséphine Messier, de Badonviller, âgée de 34 ans, nièce du célèbre astronome Charles Messier. Ils s'installent à Paris et ont une fille, Joséphine, morte en 1832.


Bibl. : Blachon (R.).- Un partisan méconnu Jean Nicolas Bertrand, in L'Essor, N° 128, sept. 1985, p. 6-12.


[Albert Ronsin].