Biographie vosgienne

Louis François Léon BOSSU
 
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Dictionnaire biographique des Vosges, Henri Jouve

BOSSU Louis François Léon.- Né à Mirecourt le 3 avril 1857.

Procureur de la République près le tribunal civil de Boulogne-sur-Mer.

Officier de l'instruction publique. Commandeur du Nicham-Iftikar, de Tunisie.

Titulaire d'une médaille d'honneur en argent de 2e classe.

Lauréat des Concours généraux dés lycées, M. Bossu fit de brillantes études au collège Rollin à Paris.

Reçu licencié en droit par la faculté de Paris, le 10 août 1878, il se fit inscrire au barreau de l'ordre des avocats de Caen le 2 décembre 1878, puis il débuta dans l'administration préfectorale comme chef du cabinet du préfet du Calvados le 25 décembre 1879 et du préfet de l'Eure le 1er décembre 1880. Le 11 du même mois, il entrait dans la magistrature en qualité de substitut du procureur de la République près le tribunal civil de Tonnerre. A 25 ans, il était nommé procureur de la République près le tribunal de Saint-Calais, par décret du 8 février 1883, et il recevait le 14 juillet 1884 le brevet d'officier d'Académie. Le 24 novembre suivant, il était nommé substitut de 1re classe au tribunal récemment créé à Tunis et le Gouvernement Tunisien lui conférait le 4 juillet 1885, le brevet de commandeur du Nicham-Iftikar, pour services rendus dans la commission chargée d'organiser la législation immobilière tunisienne. Le 5 mai 1888, M. Bossu était envoyé à Sousse (Tunisie) comme procureur de la République, pour organiser le tribunal civil qui venait d'y être créé. Il y fondait bientôt la revue judiciaire de la Régence : Le journal des tribunaux français de Tunisie, publication qu'il dirigea seul pendant 4 années et qui a atteint aujourd'hui sa 9ème année d'existence. Cette création lui valut la rosette d'officier de l'instruction publique le 5 février 1892. La même année, le 8 octobre, le Gouvernement lui décernait une médaille d'honneur en argent de 2e classe, pour acte de courage et de dévouement dans un conflit entre Italiens et Français. Enfin, le 6 octobre 1892, il était appelé en France comme président du tribunal de Saint-Quentin, poste qu'il échangeait par décret du 18 du même mois avec celui de procureur de République à Boulogne-sur-Mer.

M. Bossu s'est présenté aux élections législatives le 23 mai 1894, dans l'arrondissement de Neufchâteau contre le prince d'Hénin-Liétard, comte d'Alsace, le général de division Thomas et trois autres candidats : resté seul des cinq candidats républicains au scrutin de ballottage comme ayant eu le plus grand nombre de voix au premier tour, il réunit sur son nom le 4 juin suivant 6 019 suffrages contre M. le prince d'Hénin-Liétard, rallié qui fut élu avec 7 200 voix. Depuis lors, en juillet 1895, cédant aux sollicitations de ses compatriotes du canton de Bulgnéville, M. Bossu accepta la candidature au conseil général dans ce dernier canton ; il obtint 870 voix contre M. Clément qui en obtint 907 ; il y eut ballottage, mais M. Bossu, dans un but de concentration républicaine, n'hésita pas à se désister au second tour en faveur de son concurrent.

M. Bossu passe chaque année ses vacances à Jainvillotte près Neufchâteau où il possède d'importantes propriétés.