Carine et Châtiment

 
  • Éric Verteuil
  • 1978 | 11ème roman publié
  • Policier |
 

Date et lieu

A la fin des années 1970, à Paris et dans les Alpes-Maritimes.

Sujet

Viviane : elle est jeune, belle et riche. Jean-Louis : il est jeune, beau et riche. Pascal : il est jeune, beau et se dit riche. Carine : elle est jeune, belle et vit comme une riche. Ils ont tout pour être heureux mais on ne peut malheureusement pas supprimer :

la carrière voisine, les somnifères, la pelle et la pioche, le gaz. Alors il y aura un meurtre puis un autre et pourquoi pas un troisième... Mais qui va tuer qui ? (4ème de couverture, 1978).

 

Éditions

Couverture : photos anonymes.

  • 1ère édition, 1978
  • Paris : Fleuve Noir, II/1978.
  • 18 cm, 222 p.
  • Illustration : photos anonymes (couverture).
  • (Spécial police ; 1410).
  • ISBN : 2-265-00675-0.
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    Première page

    Carine Vermelin monte rapidement le chemin de Savaric, prend un raccourci sur sa droite et arrive devant la villa Poséidon. Bien que très sportive elle est essoufflée et s'arrête quelques instants sur le seuil ; machinalement elle se retourne et regarde en contrebas la Méditerranée. D'un côté, entre les branches d'un pin, elle distingue le cap Ferrat, de l'autre se profile le cap Esterel ; elle suit des yeux un voilier qui traverse la baie et hausse les épaules devant les fausses manœuvres du barreur.

    Elle a treize ans, un corps mince et bien proportionné, une peau halée par le soleil et les cheveux blonds qui flottent sur ses épaules. Son visage est trop allongé pour être vraiment beau mais peu de gens remarquent cette imperfection, son regard gris bleu est si vif qu'il capte toute l'attention de ses interlocuteurs ; certains estiment qu'il est le reflet de son intelligence, d'autres, moins indulgents, le qualifient d'inquiétant.

    Comme la porte est ouverte, elle entre sans sonner ; de toute manière, à cette heure-ci, la domestique doit être à Baulieu pour faire les courses et elle trouve inutile de déranger Viviane ou sa mère. Elle traverse un immense living-room, au dallage de marbre, aux meubles modernes de cuir blanc, aux tableaux non figuratifs, puis prend un escalier qui serpente à travers le jardin de rocaille pour aboutir à la piscine.

    Apercevant Viviane qui se dore au soleil, elle s'apprête à signaler sa présence lorsqu'elle entend la voix de Mme Lesquin.

    - Invite donc Carine à déjeuner, c'est une charité à faire.

    - Merci, maman, je suis sûre que cela lui fera plaisir… Sais-tu qu'elle mange des sardines tous les jours ?

    - Des quoi ? …Ce n'est pas possible !

    - Sa mère n'a pas les moyens d'acheter autre chose.

    Carine, les joues brûlantes, fait un pas en arrière, se dissimule derrière un massif. Simone Lesquin, qui sort de la piscine, se recoiffe tout en bavardant avec sa fille. Le masseur, l'esthéticienne, le sport, le repos, le soleil, le coiffeur, la fortune ont réussi à la rajeunir d'une dizaine d'années. Quand elle avait compris que ses enfants, Jean-Louis et Viviane, devenaient des adolescents, elle avait commencé de mentir avec naturel, affirmant qu'elle avait été mère, pour la première fois, à dix-sept ans… Alors que, en fait, elle l'avait été à vingt-sept ! Ses traits sont impersonnels et, souvent, ses relations hésitent à la reconnaître, il est vrai que ses maquillages variés, ses perruques nombreuses y sont pour quelque chose.

    - T'ai-je raconté, dit-elle, que la mère de Carine voulait m'inviter ; j'ai refusé, elle n'est pas de notre milieu.

     

    Revue de presse

    Bulletin de l'Académie Gauloise

    Eté 1978

    Roman capable, même par des temps caniculaires, de nous faire frissonner.

     

    Page créée le dimanche 7 décembre 2003.