Biographie vosgienne

André Marie Alfred BARBIER
 
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L'Est républicain

A la mémoire d'André Barbier

A l'occasion des journées européennes du Patrimoine, la direction de la communication externe du Conseil général des Vosges a pris l'initiative de présenter une exposition sur quelques figures de présidents de l'assemblée départementale, et André Barbier fut l'un d'entre eux. L'exposition vient de s'arrêter lundi 6 octobre pour que tous les conseillers généraux vosgiens réunis en session d'automne puissent découvrir la vie de ces grands noms qui ont ?uvré pour le bien de leur département. Et pourtant, qui se souvient encore d'eux, même dans leur fief ? Il en va de même pour André Barbier.

Né ici [à Darney] le 3 mars 1885, il fit ses études à l'école nationale vétérinaire de Maisons-Alfort et en sortit diplômé en 1907. Il revient alors à Darney pour exercer sa profession et gagnant rapidement le coeur de tous les agriculteurs de la région. Mobilisé en août 1914 comme vétérinaire-major, il ne reviendra à la vie civile que le 2 mars 1919, et la même année, il est élu conseiller municipal, puis il sera maire en 1930 jusqu'en 1960. Toujours en 1919, le canton va le choisir comme conseiller général et il conservera ce titre jusqu'en 1958.

Porté par le monde rural à la tête de multiples organisations agricoles et sociales, il se montrera comme un guide particulièrement écouté, défendant avec ardeur tout ce qui touche aux problèmes de la terre et à l'amélioration des conditions de vie. Son ?uvre sociale sera aussi importante que sa vie politique. C'est ainsi qu'on le choisira comme président des caisses mutuelles d'assurances sociales agricoles et d'allocations familiales, de l'association vosgienne de sauvegarde de l'enfance et de l'adolescence, de la Prévoyance sociale, du comité départemental de l'habitat, de l'office public des HLM, du tourisme vosgien.

Au niveau national

Lors d'une élection législative partielle en 1926, il devient député de la circonscription de Neufchâteau, puis en 1934, il se tourne vers le Sénat où il prend le place du défunt comte d'Alsace jusqu'en 1945. Cette année-là, il redevient député à la Première Constituante pendant un an, puis député à l'assemblée nationale en novembre 1946 jusqu'en 1956 (son décès surviendra en 1962 à son domicile). Il n'a jamais oublié durant ses années de lourdes responsabilités son bourg natal où il va créer : une maternité, un abri pré et postnatal, un centre de placement d'enfants pour de très nombreuses nourrices de la région, une pouponnière, un dispensaire, un centre de médecine du travail, une maison de retraite. Il fait encore construire 50 logements HLM, l'hôtel des PTT, une cité administrative, installe la Caisse d?Épargne et le Crédit agricole, mais aussi un centre routier unique dans le département, et puis le groupe scolaire orné d'une grande fresque réalisée par son ami André Jacquemin.

Est-il donc étonnant qu'une rue d?Épinal porte son nom ? Darney a également sa place André-Barbier, là où s'élève le château abritant le musée tchécoslovaque qu'il a créé en 1938-1939 en même temps que le mémorial sur l'emplacement du camp Kléber où vécurent 6 000 Légionnaires durant la 1ère Guerre mondiale. André Barbier sera à cette époque un ardent défenseur de la Tchécoslovaquie née à Darney.

[L'Est républicain, lundi 13 octobre 2008].