La Veuve voyeuse

 
  • Éric Verteuil
  • 1980 | 16ème roman publié
  • Policier |
 

Date et lieu

Vers 1980, à Angers, Paris, Èze-sur-Mer.

Sujet

Pourquoi a-t-on caché le cadavre dans le placard de la cuisine ? Pourquoi a-t-on décroché des tableaux de grande valeur sans les emporter ? Comment un homme très séduisant parvient-il à "dresser" une femme pour qu'elle satisfasse toutes ses volontés ? Quel est le rôle d'un vieil agent de change qui aime s'adonner à des fantaisies que la morale réprouve ?

Un crime parfait. Des aventures qui se déroulent dans des milieux bourgeois et dans d'autres qui le sont moins, sous l'œil énigmatique de celle que l'on appelle à juste titre... la veuve voyeuse (4ème de couverture, 1980).

 

Éditions

Couverture : Michel Annebicque, Jean-Michel Savard.

  • 1ère édition, 1980
  • Paris : Fleuve Noir, III/1980.
  • 18 cm, 220 p.
  • Illustrations : Michel Annebicque, Jean-Michel Savard (couverture).
  • (Spécial police ; 1589).
  • ISBN : 2-265-01388-9.
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    Première page

    Henri Regnault monte rapidement l'escalier. Lui qui surveille attentivement sa santé et craint, sans raison du reste, d'être victime d'une crise cardiaque, oublie de s'arrêter à chaque palier comme il le fait d'habitude lorsqu'il rentre chez lui. Arrivée au troisième, il fouille dans sa poche avec fébrilité, prend son trousseau de clefs et ouvre la porte.

    Il est roux, rouge, haletant, ventru mais ses pieds et ses mains pourraient être ceux d'un garçonnet. Depuis une quinzaine d'année, il paraît cinquante ans, l'âge qu'il vient d'atteindre, ce qui fait dire à ses amis qu'il est toujours aussi jeune et à ses ennemis toujours aussi vieux.

    Il dépose dans la penderie l'imperméable et le parapluie qu'il prend avec lui chaque jour de l'année, même le plus ensoleillé, car une averse est toujours possible… Et chacun sait que la moindre goutte d'eau peut causer un refroidissement qui risque de déclencher une pneumonie.

    Il ferme la porte, pousse le verrou car les voleurs - c'est bien connu - pénètrent avec habileté dans les appartement occupés et peuvent attaquer les occupants sans être inquiétés.

    - Maman, où es-tu ?

    Hélène Regnault sort de la cuisine, entraînant dans son sillage des effluves de civet.

    - Ecoute, papa… ne m'appelle pas toujours maman, la petite n'aime pas cela.

    Il ne remarque pas le piquant de la réponse et enchaîne :

    - Sont-ils là ?

    - Henri ! Regarde ta montre ! Le train arrive à 19 h 35, nous avons tout notre temps.

    - Heureusement ! Il y a tellement de choses à faire.

    Elle hausse les épaules et retourne à son fourneau. Malgré sa taille imposante, elle évolue avec aisance entre les plats, les casseroles, les raviers. Il est difficile de lui donner un âge, car chaque ride naissante disparaît aussitôt sous l'effet d'un embonpoint en développement constant, tendant les chairs au maximum. Elle se passe machinalement la main sur la tête et constate qu'elle a toujours ses rouleaux ; il ne faudrait pas qu'elle les oublie et aille ouvrir sans les avoir enlevés.

     

    Elle se penche sur son livre de cuisine, puis prend une bouteille de vin rouge et ajoute un verre dans la sauce ; ensuite, elle saisit un couteau et transforme un citron en une fleur aux longs pétales qui fera le plus joli des effets sur la salade de crabe.

     

    Henri inspecte la salle à manger, repousse un cendrier, avance une chaise et soupire. Ah ! S'il n'était pas là, rien ne serait à sa place. Il a les mêmes responsabilités importantes et prend les mêmes initiatives décisives chez lui et à la Préfecture où il est employé.

     

    Revue de presse

    L'Almanach du crime 1981

    L'année du roman policier, page 313. Michel LEBRUN

    Marie-Lise trompe son mari Xavier avec un certain Renaud... Or Renaud est un très vilain monsieur, qui a de tout autres buts que de faire l'amour avec elle. Il veut dépouiller le mari... Mais un meurtre surgit, et le commissaire Varlet intervient pour élucider le mystère du cadavre dans le placard. Quant à la veuve voyeuse, elle ne se contente pas de regarder.

     

    Page créée le dimanche 7 décembre 2003.