La Passante

 
 
  • Pierre Pelot
  • 1999 | 155ème roman publié
  • | Jeunesse
 

Date et lieu

A la fin des années 1990, un mois de juin, à Paris.

Sujet

Pascal est marchand de couleurs, au Petit Atelier, avec son frère Claude. Il note dans son journal les visites d'une cliente. Il tombe petit à petit amoureux de la jeune femme et une véritable passion naît entre eux. Une histoire inventée de toutes pièces pour tromper la solitude.

"Ce vendredi aurait pu être un jour nul, et terne, et rien - juste pluvieux avec une lumière à mourir et l'obligation de maintenir le magasin allumé du matin au soir. Pourtant non. Cette fille est revenue. Elle est entrée "au petit atelier" pour la seconde fois.
Elle a le visage doux et précisément dessiné des femmes nordiques. Des yeux d'un terrible vert, comme le bleu métal." (4ème de couverture, 1999).

 

Éditions

Couverture de Chloé Poiza.

  • 1ère édition, 1999
  • Paris : Flammarion, juin 1999 [impr. : 05/1999].
  • (Tribal).
  • 18 cm, 87 p.
  • Illustration : [Chloé Poiza] (couverture).
  • ISBN : 2-08-161335-2.
  • Prix : 35,00 F.
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  • 2ème édition, 2013
  • Paris : éditions Bragelonne, 9 décembre 2013.
  • (Bragelonne Classic).
  • Livre numérique.
  • 53 p.
  • ISBN : 978-2-8205-1331-1.
  • Prix : 2,99 €.
  • Le jour où Pascal la voit entrer dans sa petite boutique, il tombe immédiatement amoureux d’elle... Et elle ne semble pas réfractaire à ses avances. Mais Pascal n’imagine-t-il pas des sentiments là où il n’y en pas ?
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    Première page

    Vendredi 11

    Il a plu toute la journée.

    Je ne crois pas mentir en affirmant que l'averse ne s'est pas calmée une seconde. La bourrasque battant contre les volets métalliques de la chambre m'a tiré du sommeil bien avant que sonne le réveil. Il est minuit moins le quart , les rafales continuent de secouer régulièrement ce sacré volet - il faudra tout de même que je prenne mon courage à deux mains et trouve une petite demi-heure pour réparer ce qui cloche dans la fermeture : c'est quelque chose que je suis capable de faire.

    Il semblerait que ce temps-là annonce un mois de juin totalement pourri, ce qui est le cas, régulièrement, depuis quelques années. Le mois de juin n'est pas un mois que j'aime, sur tous les plans, d'ailleurs, et pas uniquement sous l'angle météorologique. Papa est mort au mois de juin, Maman aussi, deux ans plus tard. Quand à moi, je suis né un 1er juillet. Ouf !

    Ce vendredi aurait pu être un jour complètement nul, et terne, et rien - juste pluvieux avec une lumière à mourir et l'obligation de maintenir le magasin éclairé du matin au soir. Pourtant non.

    Cette fille est revenue.

    Elle est entrée au Petit atelier pour la deuxième fois.

    Elle a acheté des pastels gras et elle voulait du papier de verre double zéro, en larges feuilles. Elle travaille au pastel sur papier de verre. J'avais évidemment entendu parler de la technique, mais jamais rencontré quelqu'un qui la pratiquât.

    J'ai dit : "Ah !". J'ai dit que je n'avais pas de papier de verre double zéro, et de toutes façons pas dans ce format. J'ai dit qu'elle s'adresse plutôt à un droguiste. Je ne suis pas certain qu'elle ait bien saisi le sérieux de mon conseil. Sur le coup, elle a dû croire à une plaisanterie. Comme si c'était mon genre.

    Si elle n'était pas revenue au magasin aujourd'hui, je me serais probablement contenté de noter "R.A.S.". Ou le fait qu'il ait tellement plu. Ou les tracas quotidiens de santé.

    Et si je n'ai pas, hier, mentionné son passage au Petit atelier, pas plus qu'aucun des dix ou douze clients de la journée, je n'en ai pas moins gardé le souvenir, l'image de son geste, quand elle a saisi les deux feuilles de cartoline format raisin que Claude lui tendait par-dessus le comptoir. C'est Claude qui l'a servie, hier. La cartoline, ce n'est sûrement pas pour les pastels. Claude n'a pas fait la moindre réflexion, comme c'est pourtant son habitude dès qu'une jolie fille lui passe à portée d'œil. Il était occupé avec une autre cliente, une emmerdeuse, Gabrielle Note, l'artiste professeur de l'école Barteno. J'ai gardé l'image, aussi, du départ de la fille, son carton à dessin sous le bras, le mouvement des plis de sa robe sur ses hanches. Il faisait beau, hier, le soleil tombait droit dans la rue. Elle a franchi le seuil et j'ai songé à un Hopper. Très exactement à cette toile intitulée Summer (de 42 ou 43). Hopper est un des plus grands. Avec Norman Rockwell.

     

    Revue de presse

    Lire

    Juillet-août 1999. Laurence LIBAN

     

    Pascal déteste les mois de juin : non seulement il y pleut souvent, mais encore ses parents sont morts tous deux ce mois-là. Désormais, il travaille avec son frère au magasin de fournitures pour artistes. Jusqu'au jour où entre Vaniana. Et quelque chose qui ressemble à la vie enfin ! Et à l'amour, peut-être. Mais peut-être pas. Un joli conte d'aujourd'hui sur les complications du cœur et ses raisons mal raisonnées. Des bleus à l'âme, quoi !

    Page créée le lundi 17 novembre 2003.