La Peur au soleil

 
  • Alain Bernier - Roger Maridat
  • 2007 | 36ème roman publié
  • Suspense |
 

Date et lieu

De nos jours, à La Baule.

Sujet

Jean-Christophe Chaillot s'inquiète pour la santé de sa femme Carine et loue une petite maison de vacances dans un coin tranquille. Quand il s'absente une jeune femme, Stéphanie, arrive avec ses valises car son mari l'a réservée, il s'appelle Jean-Christophe Chaillot !

D'autres personnages autour de Carine dont Rémi un ancien amant, Valérie sa belle-soeur donneront bien du mal au commissaire Carantec qui tente d'élucider un double meurtre.

 

Éditions

  • 1ère édition, 2007
  • Publication en feuilleton dans les quotidiens du groupe Ouest : Presse Océan, Le Courrier de l'Ouest, Vendée Matin, L'Eclair et Le Maine libre.
  • Publication en feuilleton dans le quotidien Vosges Matin après réécriture pour fixer l'action dans les Vosges sous le titre Le Sentier près de la maison - 2009.
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    Première page

    Carine s’assied, baisse la tête en fermant les yeux machinalement, puis se redresse et regarde le miroir. Elle peut ainsi admirer son visage qui est ravissant, elle se trouve plus jolie que n’importe quel top model et cette idée la fait sourire. Elle vérifie que la blancheur de ses dents est toujours aussi éclatante, puis fait bouffer ses cheveux blonds, dorés naturellement. Mais elle se crispe, en se reculant pour juger de l’ensemble de sa coiffure, elle a fait apparaître le haut de son buste. Elle se lève furieuse, sa poitrine volumineuse, ses bourrelets autour de sa taille épaisse sont un véritable cauchemar.

    Une voix maternelle, aussi acidulée qu’impérative, retentit à l’étage inférieur.

    - Ma chérie ! Le déjeuner est prêt !

    Carine se jure de manger moins copieusement malgré son gros appétit ; mais, peu après, devant le pâté en croûte, ses bonnes résolutions s’estompent comme d’habitude.

    Dès qu’elle a terminé sa part, pourtant copieuse, sa mère lui en propose une autre.

    - Non, j’en ai assez.

    Janine Corlin, très rapide dans ses mouvements malgré une corpulence aussi imposante que celle de sa fille, met d’office un deuxième morceau dans l’assiette de cette dernière.

    - C’est trop !

    - Pas du tout ! Tes examens t'ont épuisée.

    - Ils sont terminés depuis trois mois !

    - Toi, tu as toujours besoin de beaucoup de temps pour récupérer.

    D’un ton plus sec elle ajoute :

    - Je l’ai fait pour toi. J'y ai passé la matinée. Tu laisseras ce que tu voudras.

    Elle sait fort bien que sa fille termine toujours ce qu’on lui sert.

    - Et maintenant, dit-elle peu après, je t’ai préparé un petit bœuf bourguignon qui te plaira.

    - Je n’en veux pas.

    - Pourquoi ? Il faut bien un plat de résistance ! Qu’est-ce qu’il t’arrive ?

    - J’ai encore grossi.

    Janine Corlin qui, elle, n’a aucun complexe dans ce domaine lui réplique vertement en utilisant ses deux arguments favoris. D’abord les jeunes doivent manger pour être en bonne santé, ensuite ceux qui boudent sa cuisine sont des mal élevés qui ne cherchent qu’à la blesser.

    Elle n’a pas à argumenter bien longtemps car Carine est incapable de résister aux senteurs qui émanent du plat qu’elle a sous le nez.

    Après le fromage, une tarte fait son apparition avec son complément de crème fraîche.

    - Non ! Je ne peux plus.

    - C’est du vent !

    Elle regarde sa mère avec une sorte de désespoir résigné.

    Janine Corlin avait perdu son mari dix auparavant dans un accident de la route. Elle avait d’abord été très triste, puis rayonnante en découvrant qu’il avait amassé une fortune beaucoup plus considérable que ce qu’elle croyait. Il est vrai qu’il était très radin.

     

    Revue de presse

     

    Page créée le dimanche 8 août 2010.