Le Bonheur entre deux mensonges

 
  • Alain Bernier - Roger Maridat
  • 2009 | 38ème roman publié
  • Suspense |
 

Date et lieu

De nos jours.

Sujet

 

Éditions

  • Publication en feuilleton dans les quotidiens :
    - Le Courrier de l'Ouest, 2009,
    - Le Maine Libre, 2009,
    - Vendée Matin, 2009,
    - Vosges Matin, 2011.
  •  

    Première page

    Florent Jaubourg regarde sa montre et referme son dossier; s'il y avait encore plus d'encombrements que d'habitude, il serait en retard ce qu'il ne supporte pas. Il laisse un message sur son ordinateur, puis sort. Dans le couloir, malgré sa hâte, il pénètre dans les toilettes pour jeter un coup d'œil à sa tenue. Il tient à vérifier qu'il est bien coiffé, que son nœud de cravate est à sa place car son client avait fait des commentaires peu aimables sur son prédécesseur qu'il avait qualifié de débraillé ! Il ne peut s'empêcher également de s'assurer qu'il est toujours aussi séduisant. Il prend un sourire stéréotypé pour contrôler la blancheur de ses dents. Il est grand et bien bâti; ses cheveux noirs, sa peau hâlée font ressortir le bleu très clair de ses yeux.

    Satisfait, il ressort, se précipite dans l'ascenseur et marche rapidement jusqu'à la station de taxis des Champs-Élysées.

    A vingt-cinq ans Florent Jaubourg est, comme il le dit lui-même, un jeune cadre dynamique. La Société Probiofrais a une clientèle sérieuse et suivie, elle imagine des garanties nouvelles pour ceux qui craignent non seulement les colorants ou les conservateurs, mais la pollution de l'air. Sa gamme de légumes, ses jus de fruits variés sont réputés pour leur pureté et la dernière création <em>Le nectar de mûres des Vosges</em> est un succès.

    En définitive il arrive à l'heure pile chez son client pour une mise au point importante des prochaines commandes et tout se passe bien.

    Ensuite il revient à son bureau, consulte sa messagerie puis ressort. Comme il a rompu la veille avec une fille adorable il y a deux mois, odieuse avant-hier, il se retrouve seul ce qu'il déteste. Il aurait aimé prendre un verre avec un de ses collègues, mais tous sont partis. Il rêve de dîner dans un restaurant de luxe, mais, étant donné son salaire, il n'en est pas encore question. Il espère toutefois qu'il n'aura pas trop d'années à attendre !

    Il rentre chez lui, rue de la Ferme à Neuilly. Il habite un studio assez triste, situé sur cour, petit et mal conçu, mais l'adresse est prestigieuse et la décoration kitch amuse ses copains et conquêtes féminines. Avant de pénétrer chez lui, il sonne en vain chez Arnaud Valiger, un de ses camarades habitant le même immeuble dans un appartement luxueux et ensoleillé au cinquième étage. Il l'avait connu à l'école de commerce et ils avaient sympathisé. Arnaud avait hérité d'une des plus grosses fortunes de France ; il était resté relativement simple, mais avait tout de suite compris que Florent était très sensible au snobisme et il lui avait trouvé au rez-de-chaussée ce petit logement près des chambres de service.

    Comme cet ami est absent, Florent rentre chez lui, furieux d'être seul, furieux de s'occuper de tout. Il déteste cuisiner et pourtant il est bien forcé de se préparer des œufs sur le plat. Il n'a plus de surgelés, le ménage n'est pas fait et il a oublié de porter le linge à la laverie.

    - Cela ne peut plus durer, dit-il d'un ton rageur.

    Tantôt il rêve de faire la fête dans les boîtes les plus branchées, tantôt il a envie de soirées familiales tranquilles et casanières.

    Si Valiger était absent de Paris comme cela lui arrive souvent, il monterait chez lui puisque, en son absence, il a le double de ses clefs. Là, il imaginerait être le riche propriétaire d'un tel appartement.

    Heureusement le lendemain matin il a une bonne surprise, le directeur le convoque.

     

    Revue de presse

     

    Page créée le dimanche 13 septembre 2009.