En passant sous la haie

 
  • Alain Bernier / Roger Maridat
  • 2005 | 34ème roman publié
  • Suspense |
 

Date et lieu

De nos jours.

Sujet

La petite histoire... Ce roman n'est paru qu'en feuilleton dans la presse.

 

Éditions

  • Parution en feuilleton dans les quotidiens : Le Courrier de l'Ouest, Presse Océan, L'Eclair, Le Maine libre, Vendée matin, 2005.
  • puis dans le quotidien Vosges Matin (2007).
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    Première page

    J'ai très bon caractère mais, quand on parle de moi, je suis souvent exaspéré par les bêtises que les gens racontent.

    - Ce chien… c'est bien un berger allemand ?

    - Non, un malinois.

    C'est vrai, mais quand on réfléchit, cela ne tient pas debout. Je ne peux pas être berger, je ne suis jamais allé à la campagne. Et c'est impossible que je sois allemand ou belge, je suis né en France. Alors je laisse dire et attends les compliments qui, il faut l'avouer, sont fort nombreux.

    - Quelles belles oreilles !

    - Son poil est magnifique !

    Souvent je suis frappé par des fautes de vocabulaire dues, sans doute, à une grande inattention. N'ai-je pas entendu :

    - Sa robe est superbe !

    Comme si j'étais un chien travelo !

    Mais je suis prêt à tout pardonner lorsque retentit :

    - Comme il a l'air intelligent !

    Vous allez penser que je suis un peu prétentieux, vous auriez tort : je suis modeste. Je me comporte comme tout le monde, j'apprécie que la vérité soit reconnue.

    Je ne vous ai pas encore dit que mon nom est Tarzan. C'est difficile à porter, ce dont je ne me plains pas. Pendant longtemps, j'ai été un peu énervé par le diminutif qu'utilisaient beaucoup de gens, surtout dans mon entourage immédiat. On m'appelle Zan comme si j'étais un gamin chien. Maintenant je m'y suis fait et je crois même que cela me plaît.

    Donc, officiellement c'est Tarzan. J'avoue que je me vois mal me balançant de liane en liane dans la jungle. Enfin si ça leur fait plaisir de m'imaginer m'adonnant à ce genre de distraction, c'est le principal; j'aime que mon entourage soit heureux.

    Je fais partie de la famille Termadec. Paul-Yves est très sympa et il est commissaire de police. On dit que c'est un fin limier ce qui me flatte puisque son talent fait penser à des chiens.

    Mélanie, sa femme, est adorable. Blonde, vive, toujours souriante, elle a une tête de petit chat. La comparaison, fort heureusement, est de sa mère et non de moi que l'on pourrait imaginer mal intentionné à cause de nos relations traditionnellement inamicales avec ces animaux, mais ce n'est pas mon cas, je suis très tolérant.

    Malheureusement Mélanie peint et me prend régulièrement comme modèle ! Lorsque j'entends :

    - Zan ! Ne pas bouger. C'est l'heure du portrait.

    Je sais que cela va être interminable et moi, qui pourtant n'ai pas de puces, j'ai envie de me gratter !

     

    Page créée le dimanche 8 août 2010.