La Tourmente

 
 
 

Date et lieu

En Floride, au milieu du XIX° siècle.

Sujet

Comme se meurt un soleil, du même auteur, était l'épopée tragique d'un peuple écrasé par des forces supérieures en nombre. Le présent livre est comme la revanche de la liberté.

Malgré les troupes lancées contre elle, la nation Séminole, protégée par les marais de Floride, évitera le transfert dans une "réserve" après une lutte sanglante, évoquée avec une sombre violence poétique (4° page de couverture).

 

Édition

Couverture de Pierre Joubert.

  • 1ère édition, 1966
  • Verviers (Belgique) : Gérard & C°, [octobre] 1966.
  • 18 cm, 144 p.
  • Illustrations : Pierre Joubert (couverture), Hermann (4ème de couverture).
  • (Marabout Junior Western ; 341)
  • Carte de la Floride (p. 4), lexique de 19 mots (pp. 145-146), et notes : "Les séminoles", non signées (pp. 147-149).
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    Première page

    Il ne savait plus très bien où il en était. Toute l'affaire s'était déroulée trop vite, trop brutalement. Pourtant, sous la cendre de l'habitude et des bonnes manières, le feu couvait depuis bien longtemps déjà. Trop longtemps. Après réflexion, maintenant, il se disait que tout devait fatalement aboutir de cette façon abrupte, un jour ou l'autre; il se disait que l'écueil, obligatoirement, devait pointer le nez au ras de l'eau de tout ce monde pour lequel il n'était vraiment pas fait.

    Ce jour était celui de l'écueil.

    Malgré l'appréhension, la surprise avait joué. Comme la plupart des écueils, celui-là, qui avait nom Ratt Mukman, avait surgi de la façon la plus impromptue, alors que vraiment rien ne le laissait présager. Qui aurait pu en effet prévoir, en ce jour de fiesta, alors que la joie et les cris s'enroulaient comme des guirlandes autour des torches dans les rues de Saint-Augustin, alors que ce vieux Castillo de San Marco lui-même paraissait si bienveillant dans la nuit étoilée de Floride, alors que les rires montaient comme une levée d'armes du fond de San Sébastian, qui aurait pu prévoir le drame ? Personne. On ne songeait qu'à la fiesta, d'un bout à l'autre de la ville. On ne parlait que de boire, danser et se donner du bon temps.

     

    Dédicace

    "A Christine".

    Revue de presse

    Fiche Marabout

    Sans date, 1966.

    Comme se meurt un soleil, du même auteur, était l'épopée tragique d'un peuple écrasé par des forces supérieures en nombre. Le présent livre est comme la revanche de la liberté. Malgré les troupes lancées contre elle, la nation Séminole, protégée par les marais de Floride, évitera le transfert dans une réserve après une lutte sanglante, évoquée avec une sombre violence poétique. "... Et on les avait expatriés, on les avait poussés le long des chemins, à la pointe du sabre. On les avait vus suivre la "Piste des Larmes", ainsi qu'ils la nommèrent eux-mêmes. Mais les Séminoles n'avaient pu le supporter. Mourir pour mourir, ils avaient voulu le faire en terre natale. Bravant mille dangers, ils avaient repris la route pour retrouver leur Floride, leurs marécages, leur vie..."

     

    L'Echo de la vente

    Paris, N° 112, décembre 1966

    Les garçons aimeront lire, de Pierre Pélot, La Tourmente, et de R.-L. Enfield, La Patrouille de la mort. Je préciserai que mon fils, âgé de 12 ans et demi, préfère de beaucoup Pélot à Enfield ou à Andrew Geer qui, selon lui, emploient des "gros mots" que je lui ai appris à réprouver. Je pense qu'un écrivain pour enfants doit châtier rigoureusement son style, même si les "gros mots" en question le sont à peine pour les grandes personnes !

     

    Record

    Février 1967

    La foi des hommes de l'Ouest

    Plus forts que la violence et la haine, la foi et le courage l'emportent finalement sur elles. C'est sans doute, tous comptes faits, cette certitude qui nous fait tellement aimer le Far-West... Pas seulement le pittoresque, mais l'essentiel : les hommes. Les hommes de l'Ouest. Quelle que soit la couleur de leur peau : les Rouges, les Blancs, les Noirs. Parce que les meilleurs d'entre eux se sont battus pour conquérir leur droit à la vie - à une vie d'hommes libres. Les récits et les romans qui évoquent cette foi des hommes de l'Ouest et qui racontent leurs luttes, ce sont les meilleurs westerns. Les vrais. Et les plus émouvants. Connaissez-vous Pierre Pélot? Dans la série western de la collection Marabout Junior paraissent, depuis quelques mois, des romans dont il est l'auteur, et que je vous recommande de lire, car ils forment un tout, une fresque de l'Ouest, dégagée des banalités et des erreurs des fabricants de westerns.

    Six ont paru jusqu'ici : La Piste du Dakota (M.J. 319), Black Panache (M.J. 323), Comme se meurt un soleil (M.J. 329), La Longue Chasse (M.J. 333), La Tourmente (M.J. 341) et Les Croix de feu (M.J. 341). J'insiste surtout pour que vous lisiez ces deux derniers, car ils font revivre, avec une remarquable intensité d'émotion, les problèmes raciaux qui, hélas ! n'ont pas fini de secouer les États-Unis. Mieux : ils nous ramènent dramatiquement à la naissance même du mal.

    La Tourmente se déroule aux dernières heures de l'écrasement des tribus indiennes par les Blancs. Les Séminoles sont cernés dans leurs marais de Floride, et rien ne semble pouvoir leur éviter le transfert dans une réserve. Mais un jeune se lève parmi eux. Il s'appelle Oscéola. Rejoint par plusieurs Blancs, dont Lije Coburn, le héros du récit, il ranime la foi de ses frères et incarne la résistance. Et il gagne. [...]

    Pierre Pelot : "Je suis un parfait sauvage..."

    Pierre Pelot est un très jeune romancier : il a vingt et un ans. Il vit dans les Vosges, où il est né. Ses études primaires terminées - m'a-t-il lui-même confié après un solide shake-hand - le goût lui est venu, d'un bloc, après un essai de bandes dessinées, de raconter des histoires.

    - D'où m'est venu ce goût ? C'est très simple : de mon enfance. Elle fut merveilleuse, occupée à jouer aux Indiens dans les forêts des Vosges : le cadre sauvage s'y prêtait tellement bien ! D'elle, je crois, me sont venus d'ailleurs tous mes goûts : l'air libre, le vent, les torrents, la terre sèche ou les rocailles, les forêts. Un appétit féroce de liberté. Une sainte horreur des villes, de l'hypocrisie, de toute mécanisation... des coiffeurs également... Horreur aussi de tous les systèmes, de ces règles bienséantes qui tuent la franchise et l'enthousiasme, un peu comme la cravate que l'on "doit"porter... Ce que j'aime ? Les fleurs sauvages, les gens qu'on ne laisse pas parler, les sentiers non battus, tout ce qui touche au Far-West, cette formidable histoire qui fut celle des USA et de la conquête. En un mot, je pense que je suis un parfait sauvage,  né un peu trop tard...

    - Si je connais le problème noir aux États-Unis ? D'abord, je me suis plongé dans la documentation. Et puis, disons que ce côté "cause perdue" m'a attiré vers les Noirs, les humiliés, comme il m'avait attiré vers les Indiens. Je hais la bêtise méchante et égoïste : celle qui prétend qu'un homme de couleur n'est pas un être humain en est une des plus répréhensibles.

    - Mon prochain western ? Je travaille présentement sur une série pour Marabout Junior, dans laquelle je conte la vie d'un homme, Dylan Stark. Sa vie, simplement. Je suis contre le terme "héros". Les héros se fabriquent et Dylan Stark n'aura pas ce souci.

     

    Page créée le jeudi 9 octobre 2003.