L'Unique rebelle

 
 
 

Revue de presse

 

?

?

L'été 1946 a été terrible pour le Nouveau Mexique où la sécheresse a sévi au point que les bêtes assoiffées périssaient. Pour éviter les épidémies, le gouvernement de l'État dont dépendent les Indiens Navahos vivant dans les réserves, ordonne à ces derniers d'abattre tous leurs chevaux à l'exception d'un seul. Jusque là, les Indiens s'étaient soumis aux lois les plus bizarres promulguées sous le couvert de faciliter une meilleure intégration. Cet ordre-là, pourtant, Aik Talajta, un Indien plus très jeune, refuse de s'y soumettre. Il emmène ses chevaux et ceux de ses amis dans la montagne pour y attendre la pluie. Le voyage est périlleux, épuisant, pour le vieil homme et pour Chakta le berger qui a accepté de le guider et qui sera tué au cours de l'expédition. Cependant, la joie et la fierté d'avoir reconquis sa dignité donnent des forces à Aik Talajta. L'acharnement de l'agent du gouvernement attaché à le capturer provoque la curiosité de journalistes qui alertent l'opinion publique. Lorsque l'Indien reviendra avec ses chevaux, il sera accueilli comme un héros.

Pierre Pelot ne dissimule aucun des problèmes touchant aux Indiens dans cette région des États-Unis. Il en traite sur un ton chaleureux, dans un style qui s'accorde à l'action et au cadre dans lequel elle se déroule.

L'attitude de cet homme déjà vieux, son sursaut d'énergie contre l'injustice prend valeur de symbole, mais il n'est pas le seul personnage attachant. Son épouse, Rose, notamment, pose des questions qui portent à réfléchir. Attendant son époux, seule, chez elle, elle s'étonne que tant de gens se présentent au moment du retour et interroge : "Pourquoi n'y avait-il personne quand Aik est parti ?…".

 

L'Est républicain

13 mai 1971

Article également paru dans : Nice Matin, 14 mai 1971 ; Paris Jour, 14 mai 1971 ; Le Provençal Dimanche, 30 mai 1971.

Le prix "Jeunesse 1971" (2000 F) a été décerné mercredi à Pierre Pelot, pour son roman L'Unique rebelle, publié par les Éditions de l'Amitié.

Le "Prix Jeunesse" a été fondé en 1934 par un groupe d'écrivains, dont Charles Vildrac, pour donner un nouvel essor à la littérature française pour les enfants.

L'Unique rebelle se situe dans une réserve du Nouveau Mexique habitée par les Indiens Navajo. La sécheresse est terrible et les officiels américains veulent faire abattre le bétail. L'unique rebelle décide de mettre les chevaux de sa tribu à l'abri dans la montagne.

L'auteur de ce roman d'aventures, Pierre Pelot, est âgé de 26 ans. Spécialiste de la littérature enfantine, il a composé une vingtaine de romans, dont plusieurs ont reçu des prix.

 

Littérature de jeunesse

Bruxelles, n° 220, t. 3-1971. Alice DE RYCKE

Résumé : 1946, année de grande sécheresse au Nouveau Mexique. Dans la réserve où il est né, Aïk Talajta, le Navaho, presqu'un vieil homme, se rebelle contre l'ordre de "l'officiel du gouvernement". Non, ses chevaux ne seront ni vendus ni tués à cause de l'épidémie. Il les emmène, ainsi que ceux de ses voisins, dans la montagne inaccessible aux étrangers. La lutte s'engage entre deux hommes et dix chevaux torturés par la soif et le fonctionnaire borné et raciste décidé à employer les grands moyens pour les arrêter. Quand survient la pluie permettant le retour dans la vallée, ce Hawk a été démis de ses fonctions. La presse a remué l'opinion publique et "l'unique rebelle" est accueilli comme un héros.

Portée de l'œuvre : Rejoignant un courant littéraire très actuel, Pierre Pélot sensibilise les jeunes - ce qu'il a fait dans la plupart de ses oeuvres - au sort des minorités victimes de préjugés raciaux. Il en résulte un roman de grande qualité qui plaira beaucoup aussi aux jeunes aimant les chevaux. Un fait - la sécheresse - lui permet d'esquisser quelques aspects contrastés de la vie. D'une part, les prévisions des météorologistes, les constatations des inspecteurs vétérinaires déterminent les blancs (une administration aveugle ne connaît pas les Indiens). D'autre part, parmi les Indiens, les anciens prient leurs dieux pour obtenir la pluie et l'absence de celle-ci est ressentie comme une punition à cause des malheurs qui en découlent. Cependant, la majorité d'entre eux et surtout ceux qui ont combattu en Europe s'inclinent devant le pouvoir central dont la décision ne les remplit pas moins de haine...

A l'épilogue, la femme de l'unique rebelle, Rose, constate que les dieux se sont apitoyés et ceux qui l'entouraient, la plupart vêtus comme des Américains, s'accroupirent en cercle pour ensemble se souvenir qu'ils étaient des Navahos (p. 137). Ne serait-ce pas ce que l'auteur a voulu faire entendre : cette nécessité de sauvegarder les valeurs qui font la force d'un peuple ?

Remarque : Ces valeurs quelles sont-elles ? Cela n'est pas explicité et les jeunes peuvent en déduire que ce sont des attitudes religieuses (ou superstitieuses, selon la façon de les envisager) qui interviennent fréquemment et traduisent d'ailleurs avec authenticité le comportement de certains Indiens.

L'unique rebelle est devenu un héros, dans le meilleur sens du terme, en qui toute sa race, en un ultime sursaut, s'est incarnée. De tout cela que restera-t-il ? Le roman ne le dit pas et par conséquent, il ne cherche pas à idéaliser ni d'un côté ni de l'autre.

Essayer de dégager de ce roman ce qui peut frapper les jeunes risque peut-être de trahir celui-ci, car il est essentiellement une création littéraire dans laquelle les héros sont dotés d'une vie intense. L'auteur reste dans la coulisse, scrutant les motivations, relevant les arguments de chacun. Les cinq premiers chapitres - mise en place des pions sur l'échiquier - dominent tout le livre. La suite, non moins prenante, est d'un intérêt moindre.

L'auteur a le sens de l'humain et celui de la mesure au sein de la démesure même, car il ne craint pas les situations cruciales où des êtres prennent des décisions extrêmes. Il évite de dresser deux blocs l'un contre l'autre. En face de l'unique rebelle - ses frères de race s'étant contentés d'une révolte verbale - se trouve un seul fonctionnaire, véritable énergumène, ivre de tueries, appliquant la loi à la lettre et affectant le plus total mépris à l'égard des Indiens. Il est très vite désavoué par ses confrères - qui font preuve de sentiments humains, tout en reconnaissant le bien fondé de certaines lois - et ensuite par ses chefs, quand la presse et les Comités de défense des Indiens et ceux qui s'intéressent à la race chevaline se sont emparés de l'incident.

Une fois de plus, la qualité de l'écriture fait songer à celle d'un René Guillot. L'œuvre se lit comme un roman d'aventures passionnant qui apporte, de plus, au lecteur réfléchi (entre 12 et 15 ans) des pistes de réflexion intéressantes.

Comme il se doit, à côté du héros principal, les chevaux tiennent la vedette d'une illustration de qualité. Les détails de la double page 54 et 55 et de la page 127 ne nous semblent pas concorder avec ceux du texte.

 

La Voix du Nord

G. HENNEBELLE

Un livre empreint de bon sens et de courage qui a obtenu un prix très mérité, celui de "Jeunesse 1971".

Le sujet est captivant. Nous sommes au Nouveau Mexique, un jour de l'année 1946. Aik Talajta vient de s'éveiller, sa femme et son fils dorment encore. Comme chaque matin, le vieil Indien sort, seul, contempler le lever du soleil, là-bas, au-dessus de la montagne du Chien. Le décor est toujours le même, c'est celui de sa naissance. Jamais il n'a quitté l'endroit. Le soleil éclaire à présent la crête dentelée du haut sommet. Est-ce le début d'une journée comme toutes les autres, calme et tranquille ? Hélas non, elle marquera au contraire pour Aik Talajta le commencement d'une courte, mais combien périlleuse, aventure.

Depuis quelques temps, la sécheresse sévit sur la vallée. Le gouvernement inquiet a envoyé un messager avec mission de commander aux Novahos de réduire le nombre de leurs chevaux. Et l'homme trop zélé impose : un seul cheval par famille, les autres doivent être abattus. Ils ont un jour pour obéir.

Abattre leurs chevaux, comment peut-on exiger un acte aussi atroce ? Cela ne sera pas. Aik, le plus vieux de tous, en décide ainsi. Les hommes de la tribu apeurés - ne les a-t-on pas menacés de prison ? - hésitent à le suivre dans sa résolution. Qu'importe, il sera seul à défendre les bêtes. Il sera l'unique rebelle.

Et c'est ainsi qu'à la tombée de la nuit, à la tête d'une petite troupe de chevaux, il prend le chemin de la montagne…

Réussira-t-il dans son entreprise ? Que de rebondissements en perspective ! Pour garçons et filles à partir de 11 ans.

 

La Tribune de l'enfance

Juin 1971

Dans une réserve d'Indiens, la sécheresse s'est abattue et pour éviter une épidémie, le service gouvernemental ordonne d'abattre le bétail et les chevaux. Un Indien ne peut se résigner à obéir et s'enfonce dans la montagne avec une douzaine de chevaux que ses frères lui ont confiés. Excellent roman, qui vaut autant par la poésie du style que par la dignité des héros. Cet ouvrage a remporté cette année le Prix Jeunesse. (A partir de onze ans).

 

Loisirs Jeunes

2 juin 1971

La Drave sorti l'an passé chez G.P. a reçu un diplôme "Loisirs Jeunes". Dans L'Unique rebelle, il n'oublie pas les plus jeunes. Un garçon de 10 ans sera fasciné par la personnalité du vieil Aik Talajta, le navaho, pour qui tuer un cheval en pleine force était un crime et qui tenait plus à son honneur d'homme de la terre qu'à sa vie de citoyen américain.

 

Culture et Bibliothèque pour tous

Juillet-août 1971

Prix Jeunesse 1971. Il a été attribué à Pierre Pelot pour son livre L'Unique rebelle. Au cours d'une réception organisée par la librairie Hatier, qui diffuse cet ouvrage, l'un des membres du Jury, M. Pierre Menanteau, inspecteur primaire honoraire, homme de lettres et auteur d'ouvrages pédagogiques, a présenté l'auteur et son livre à la Presse et à un public de spécialistes de la littérature de Jeunesse. Se faisant l'interprète du Jury, M. Menanteau a insisté sur le talent de Pierre Pelot et les qualités du récit : "Ce récit dramatique, nourri d'observations précises qui nous font entrer profondément dans la mentalité archaïque des Indiens, est soulevé par un grand souffle. C'est la condamnation de rouages administratifs aveugles, comme il en est dans tous les pays du monde et c'est en même temps l'apologie de l'amour pour "la plus noble conquête que l'homme ait jamais faite" : le cheval, pour le courage que rien ne rebute, pour l'esprit de liberté : c'est dire la portée de ce beau livre.

Il n'est point, insistons-y, didactique. L'auteur ne fait pas une leçon de morale. Il se contente de faire agir ses personnes, de faire vivre dans un cadre impressionnant, et selon l'humaine vérité, Aik, son héros.

Vigoureux, coloré, et par instants épique, le style révèle un écrivain très doué, qui, sans imiter Kipling ou Hemingway, n'est pas sans rappeler ces glorieux modèles.

Un livre destiné à la jeunesse n'est vraiment réussi que s'il parvient à intéresser les adultes. Or, Pierre Pelot nous a captivés, il a suscité en nous une double émotion : une émotion de sympathie, une émotion d'ordre esthétique, et par là-même, il nous incite à exiger de lui d'autres œuvres de haute qualité".

Sous prétexte d'enrayer une épidémie, le Gouvernement a donné ordre aux Indiens Navahos de garder un cheval par famille et de supprimer les autres. L'Indien Aik Talajta reçoit la visite de deux "officiels" chargés de transmettre le message, mais il se rebelle et part avec l'un des siens cacher dix chevaux dans la montagne. Les "envoyés" du gouvernement, réalisant qu'ils ont été dupés, poursuivent alors les fugitifs en hélicoptère. Le compagnon d'Aik meurt accidentellement et l'Indien se retrouve seul avec ses chevaux, "unique rebelle" dans une montagne cruelle et aride qu'il ne connaît pas. Mais son courage et sa rébellion ont provoqué le contraire de ce que voulait Hawk, l'officiel du gouvernement : peu à peu, une campagne pour la sauvegarde des chevaux envahit les États-Unis et le gouvernement est obligé de céder. Aik devenu un héros revient non sans mal, après qu'un orage miraculeux ait sauvé les bêtes de la mort.

Ce beau récit exprime la sympathie de l'auteur pour les Indiens qui défendent leur liberté, et aussi pour les chevaux. La vie des Indiens Navahos après la seconde guerre mondiale, leurs mœurs, leurs croyances et leurs rapports avec les Blancs sont peints avec réalisme dans une écriture vivante, à la fois sobre et poignante. L'action se suit avec un intérêt soutenu, les analyses psychologiques sont excellentes : les Indiens se montrent fiers et dignes, solidaires entre eux, et les personnages des deux "officiels" sont admirablement contrastés. Les belles illustrations à la plume de G. di Maccio s'harmonisent avec le caractère sauvage et rude de ce récit dont la réussite est certaine, puisqu'il passionne les adultes autant que les jeunes. A recommander à tous, à partir de 12-13 ans.

 

J2 Magazine

19 août 1971. M. DUBREUIL

La sécheresse est terrible dans la vallée du Nouveau Mexique où vivent chichement les indiens Navaho. Pour éviter une épidémie, Hawk, le représentant du gouvernement, veut faire abattre le bétail. Devant cette décision qui accable son peuple, le vieux Aik Talajta se révolte. Unique rebelle face aux autorités, il décide de mettre les chevaux à l'abri du massacre en les emmenant dans la montagne. Réussira-t-il dans son entreprise courageuse, malgré la chaleur, la soif et la solitude ? Vous le saurez en dévorant cet excellent roman qui a obtenu un prix bien mérité : le Prix Jeunesse 1971.

 

Jeune chrétien

N° 10

Aik est un vieil Indien Navaho, paisible et fort. Il ne demande pas grand-chose à la vie; et la vie ne lui a presque rien donné : un peu de terre, une femme qui l'aime, un garçon malade qui restera toute sa vie un enfant9 bien que son corps ait la taille et les muscles d'un homme. La sécheresse s'abat sur le pays. Bêtes et gens souffrent de la soif. Pour économiser l'eau et enrayer les épidémies possibles, le Gouvernement décide de faire abattre tous les chevaux "en surplus". Hawk l'homme du Gouvernement, applique cette consigne avec brutalité et sans discernement. Aik se révolte à cause de Chonga son fils, et pour son honneur d'homme libre. Rose, la femme douce et paisible, est fière de son Aik et approuve sa périlleuse décision.

 

Centre d'Amitié internationale

N° 2, 1971

A l'approche des vacances scolaires, lorsqu'on songe à offrir aux enfants un volume qui les accompagnera pendant leur séjour, on peut se tourner vers le Prix Jeunesse 1971 : L'Unique rebelle, de Pierre Pelot.

Les jeunes aiment l'aventure et jouant aux Indiens rêvent de ces mondes fabuleux que les adultes tentent de découvrir à travers les civilisations souvent disparues. Il est vrai que les enfants ont la passion des Indiens et avec ce livre, ils s'évaderont vers le Nouveau Mexique où vivent durement ces hommes solides. Dans la région, un jour, l'eau vient à manquer, tout est desséché, c'est que les dieux sont fâchés! Les chevaux n'ont plus à boire et l'on décide d'abattre le bétail. Seul Aik s'y refuse. Il est le rebelle et il va s'obliger à conduire très loin de là, les chevaux qu'il ne veut pas voir mourir vers les lieux où ils pourront s'abreuver. Mais que d'épreuves ! On devine que le courage, l'esprit de liberté de cet homme sont mis à l'honneur. Ce beau livre sera lu avidement par les enfants qui aiment, en général, la difficulté. Curieusement, les adultes se plongent aussi volontiers dans ce volume, acceptant ainsi de retrouver leur jeunesse quand l'aventure en vaut la peine.

 

Radio de Lausanne

?. M. BRON

Pierre Pelot est connu surtout pour avoir publié des romans à suspense dont la valeur est contestable, mais bien écrits, au style direct, imagé, percutant, vivant. Le voilà aujourd'hui qui met son talent au service du bon livre pour l'adolescence et la jeunesse et qui, d'un coup, vient se placer parmi les meilleurs, à tous points de vue.

L'Unique rebelle, prix Jeunesse 1971, c'est une histoire simple, mais tonifiante, exaltante. Elle plaira aux jeunes, elle plaira aux adultes aussi, tout au moins à ceux qui ont encore du sang dans les veines.

Voici, en bref, de quoi il s'agit : Aik est un de ces Navahos du Nouveau-Mexique, pauvre et bien souvent brimé par l'administration américaine, qui a dû trop souvent plier l'échine devant ceux qui gouvernent avec des lois parfois stupides, souvent inhumaines. Il vieillit, mais il est encore vigoureux et le sens de l'honneur, de la dignité humaine sont encore vivaces en lui.

Aujourd'hui, c'en est trop. Un employé de l'Agence (représentants du gouvernement) qu'il connaît - Crabb - suivi d'un supérieur, fraîchement propulsé à l'Agence par le gouvernement, viennent lui annoncer qu'ils sont en tournée pour obliger les Navahos à tuer leurs chevaux - à l'exception d'un par famille - menacés d'épidémie. La consternation règne parmi les Navahos. Cet arrêté est stupide. Crabb est bien d'accord, mais son compagnon veut appliquer la loi. Beaucoup de Navahos hésitent. L'agent tue une cinquantaine de chevaux, au pistolet. Aik, en l'absence de l'agent, réunit ses parents, leur propose de fuir avec une dizaine de chevaux dans les montagnes. Il part, avec un vieux berger, par une chaleur torride, conduit ses chevaux dans les montagnes. C'est alors que le roman prend l'allure d'une épopée extraordinaire. L'agent, en hélicoptère, poursuit Aik, cependant qu'à l'agence, Crabb et ses amis s'indignent de la brutalité avec laquelle l'agent américain veut imposer sa volonté. Un journal s'empare de l'affaire; bientôt toute l'opinion publique se dresse, au Nouveau Mexique, en Amérique, en faveur de l'unique rebelle, se passionne, prend position pour Aik qui, lui, ne sait rien, ne sait pas qu'il est en passe de devenir un héros, seul, affamé, assoiffé, mû par une volonté surhumaine.

P. Pelot est entré dans la grande littérature pour l'adolescence ; pourvu qu'il y reste.

 

Le Papetier de France

Septembre 1971

L'Unique rebelle est un roman fort et vrai. Pierre Pelot, par un style imagé, une écriture vigoureuse, a su donner à son livre le caractère et le ton qui convenaient à cette épopée moderne des Indiens Navaho.

Le jury du Prix Jeunesse ne s'est pas trompé en distinguant pour 1971 cet ouvrage d'un auteur jeune et plein de promesses.

L'illustration soignée, quelques remarquables photos d'Indiens, soulignent le caractère exceptionnel de ce livre.

 

Bulletin critique du livre français

Octobre 1971

Dans une réserve des États-Unis, une année de terrible sécheresse, un ordre du gouvernement oblige les Indiens à ne garder qu'un cheval par famille et à abattre les autres. Un seul Indien se révolte contre cette injustice, c'est "l'unique rebelle". Sur ce thème, Pierre Pelot nous donne un très beau roman avec des personnages et un décor bien campés. Les illustrations de G. di Maccio sont également très bonnes. Un prix Jeunesse 1971 mérité.

 

Télé-revue

Illkirch-Graffenstaden, 3 octobre 1971

Le Prix Jeunesse 1971 vient d'être attribué à Pierre Pelot pour son livre L'Unique rebelle édité dans la Bibliothèque de l'Amitié (Librairie Hatier).

Le sujet ?… La sécheresse est forte. Les Dieux de la Pluie sont fâchés contre les indiens Navahos… L'homme du gouvernement veut faire abattre le bétail pour éviter la maladie… Alors Aïk Talatja, l'unique rebelle se révolte… Réussira-t-il à sauver les chevaux de sa tribu, et à conserver son honneur d'homme ?…

Mais qui est tout d'abord, Pierre Pelot ?… Certains d'entre vous le connaissent déjà bien…

Pierre Pelot est né en 1945, à Saint-Maurice-sur-Moselle, dans les Vosges. Enfance sans problèmes. Études primaires bouclées sur un C.E.P.

Puis, huit jours dans un centre d'apprentissage professionnel (on se demande pourquoi !) d'Alsace. Manque d'air. Les huit jours sont longs… mais ils sont les seuls. Trois mois d'apprentissage de mécanique dans une entreprise locale, qui terminent par une mise à la porte en bonne et due forme.

Commence alors la période "vache enragée". Études de dessin par correspondance… (décide de devenir un génie de la peinture… puis, les jours passant, plus modeste, se contente tout à coup d'être un génie de la bande dessinée… A souligner, une compréhension des parents toujours présente pourtant, ni les ouvriers de tissage, ni les génies en puissance ne gagnent des fortunes).

Trois ans à peindre, dessiner, bâtir des scénarios, trois ans à essuyer les refus justifiés des journaux. Envoi d'une bande en quarante-quatre planches à Hergé - pour avoir son avis - Hergé est enchanté par le texte. Sur son conseil première rédaction de "texte pur". Un livre qui sortira un jour aux Éditions Marabout.

Collaboration Marabout avec 22 titres publiés, dont 14 dans la série Dylan Stark. Prix des Treize 1967 pour La Couleur de Dieu. Diplôme Loisirs Jeunes 1970 pour La Drave. Collaboration épisodique à Tintin pour des feuilletons à épisodes et des nouvelles. Rédaction, aussi de feuilletons radiophoniques pour des stations de l'O.R.T.F.

Et maintenant que nous avons présenté Pierre Pelot, Pierre Menanteau, membre du Jury des "Prix Jeunesse" vous apporte les précisions suivantes …

A la campagne, pendant les longues heures de l'été, mon repos est fréquemment scandé par des cris d'indiens. Si je lève la tête, je vois des enfants emplumés, armés d'arc, qui se poursuivent, se bagarrent, s'entre-tuent même et, heureusement, ressuscitent, ce qui leur permet d'intervertir les rôles : le mort saisit alors le vif, le prisonnier prend la place du shérif, ou vice-versa. D'où vient cette passion de l'enfance pour les Indiens ? De la télévision, du cinéma surtout. Ma femme et moi, nous savons par expérience que nos petits-fils ne se lassent pas des westerns et notre culture personnelle s'est dans cet ordre de connaissance considérablement enrichie.

Il ne faut pas, cependant oublier les sources écrites. Si dans certaines familles les enfants d'aujourd'hui lisent moins que ne le faisaient au même âge ceux d'autrefois, quand on met entre leurs mains des récits vraiment captivants, ils s'y absorbent avec cette même fièvre que nous avons sentie jadis monter en nous : les joues s'enflamment, le doigt est impatient de tourner les pages, les yeux, par l'anticipation, vont vers les dernières, vers le dénouement.

Monsieur Pierre Pelot, auteur déjà consacré, a fait vivre aux jeunes lecteurs de l'actuelle génération des aventures qui ont procuré à leurs parents, à leurs grands-parents, une revigorante tranquillité. Nous savons, en effet, qu'il a déjà publié aux Éditions du Marabout plusieurs livres qui mettent en scène des indiens. Ainsi, grâce à ses dons de conteur, les armes de guerre ont été pendant quelques heures enterrées et pour parler métaphoriquement, le calumet de la paix s'est allumé en chambre.

Pierre Pelot est orfèvre et qui dit orfèvre exclut le toc, le faux, trop souvent offerts comme antiquités authentiques, comme reproductions exotiques accompagnées du "label" d'origine.

Il est des indiens conventionnels. Il en est d'autres qui sont vrais. Ceux du roman auquel le "Prix Jeunesse" a été décerné pour 1971 sont d'une indéniable vérité qui se situe avec précision dans le temps à partir d'un matin de l'année 1946 dans l'espace, le Nouveau Mexique.

Nous voici transportés dans une "réserve" où les vieux Blancs ont relégué les indiens Navahos. Dans cette vallée profonde, dans ce canyon que dominent les montagnes arides, l'eau ne coule plus. La sécheresse décime les troupeaux. Les dieux de la pluie sont courroucés contre les hommes. Que faire ? L'autorité officielle, représentée par Hawk (dont le nom signifie faucon), a trouvé une solution pour éviter le risque d'épidémie, on abattra le bétail.

Aïk Talatja se révolte contre cet ordre brutal. Alors que les autres Navahos acceptent d'obéir, lui, décide de conduire les chevaux de sa tribu dans les montagnes du Chien. Il est alors aux prises avec la chaleur accablante avec la soif avec la solitude sauvage avec la mort qui frappera, hélas, son compagnon. Mais le rebelle, "l'unique rebelle" parviendra à sauver ces autres compagnons que sont les chevaux, et la pluie si longtemps attendue tombera, enfin, bienfaisante sur la terre desséchée.

Ce récit dramatique nourri d'observations précises qui nous font entrer profondément dans la mentalité archaïque des indiens est soulevé par un grand souffle. C'est la condamnation de rouages administratifs aveugles, comme il en est dans tous les pays du monde (un autre Américain, Crabb, réduira à l'impuissance l'odieux Hawk) et c'est en même temps l'apologie de l'amour pour "la plus noble conquête que l'homme ait jamais faite" le cheval - pour le courage que rien ne rebute - pour l'esprit de liberté : c'est dire la portée de ce beau livre.

Il n'est point, insistons-y, didactique. L'auteur ne fait pas une leçon de morale. Il se contente de faire agir ses personnes, de faire vivre dans un cadre impressionnant, et selon l'humaine vérité, Aïk, son héros.

Vigoureux, coloré, et par instants épique, le style révèle un écrivain très doué, qui sans imiter Kipling ou Hemingway, n'est pas sans rappeler ces glorieux modèles.

Un livre destiné à la jeunesse n'est vraiment réussi que s'il parvient aussi à intéresser les adultes. Or, Pierre Pelot nous a captivés : une émotion de sympathie, une émotion d'ordre esthétique, et par la même, il nous incite à exiger de lui d'autres œuvres de haute qualité.

 

Les Affiches d'Alsace et de Lorraine

5 octobre 1971

Si vous avez des enfants : Prix Jeunesse 1971. Nous apprenons en dernière minute que le Prix Jeunesse 1971 a été attribué à Pierre Pelot, pour son livre L'Unique rebelle.

Nous ne serions pas autrement surpris si cette histoire d'Indiens Navaho, située dans le Nouveau Mexique, était lue … par les parents, une fois leurs enfants endormis.

 

L'École et la Nation

Paris, novembre 1971

Prix Jeunesse 1971. Face à l'envoyé du gouvernement - un ancien marine - qui veut faire abattre les chevaux à cause de la sécheresse, le vieil Indien se rebelle et emmène le troupeau dans la montagne. Avec la sobriété très étudiée qui est la sienne, Pierre Pelot raconte cet affrontement. La dénonciation ne manque pas de courage, mais il est dommage qu'elle tourne court dans la dernière partie du livre où l'on voit fraternellement unis Indiens et braves Yankees face au seul représentant gouvernemental, incarnation d'un mal dont la réalité américaine ne nous permet pas encore de penser qu'il n'est le fait que de quelques cas aberrants.

 

Formule 1

Novembre 1971

La sécheresse s'est abattue sur le pays des Indiens Navajos. Pour économiser l'eau et enrayer les épidémies possibles, le gouvernement américain décide qu'on ne doit garder qu'un seul cheval par famille. Les autres seront abattus. Cette mesure exagérée est, en plus, appliquée avec une imbécillité brutale par Hawk, l'agent gouvernemental. Le vieil Aik Talajta se révolte et emmène les chevaux de la tribu dans la montagne. Mais l'hélicoptère de la police repère sa trace.

Comme dans tous ses livres, Pierre Pelot évoque une aventure d'homme blessé dans sa dignité et qui lutte pour son honneur. Ajoutons qu'il a beaucoup simplifié son style et que la lecture y gagne beaucoup en facilité.

 

L'Est républicain, La Haute-Marne libérée

16 décembre 1971

Les 11-14 ans se passionneront pour l'histoire d'Aïk Talajta, L'Unique rebelle, qui se rebelle contre une décision du gouvernement : le bétail des indiens navaho doit être abattu en raison de la forte sécheresse.

 

Dominique

Janvier 1972

Autre roman ayant obtenu un prix - le prix Jeunesse 1971 - est L'Unique rebelle, paru dans la collection Bibliothèque de l'Amitié des éd. Rageot, collection toujours très appréciée par la qualité des œuvres qu'elle présente. C'est un roman fort et vrai qui se déroule chez les Indiens Navajos de la vallée du Nouveau Mexique.

 

Pédagogie, Parents, Maîtres

Mars 1972

Livre très bien écrit, intéressant, parfois dramatique. L'action se passe dans une "réserve" où les vieux Blancs ont relégué les Indiens Navahos. Très beaux passages, très bien illustrés, pour décrire la sécheresse, l'acceptation des Navahos d'abattre le bétail, le refus d'Aik, l'unique rebelle d'accepter cet ordre.

Aik, grâce à son courage, sa volonté, son amour pour les chevaux, parviendra à les sauver et la pluie tombera... Tous les lecteurs seront émus par le héros du livre, Aik et passionnés par ses luttes. L'auteur a bien mérité son prix Jeunesse 1971 ! Très beau livre.

 

Les livres (I.N.R.D.P.)

N° 187, novembre 1972. Francine AGNEAU

En 1946, au Nouveau-Mexique, une grande sécheresse désole le pays. Un enquêteur du gouvernement juge qu'il faut abattre la plus grande partie des chevaux pour éviter la maladie. Les ordres sont mis à exécution par un être impitoyable qui revient traumatisé de la guerre : Hawk. Celui qui l'accompagne, Crabb, connaît bien les Indiens et réprouve les méthodes dures et sanguinaires de son chef. Deux indiens Novaho n'accepteront pas les ordres et s'enfuiront dans la montagne avec douze chevaux que le seul survivant Aik sauvera du massacre. Durant le cruel calvaire de sept jour de "l'unique rebelle" à l'indomptable courage, Crabb aura la joie de voir une campagne de journaux déclencher l'émotion de l'opinion publique. A son retour, Aik sera accueilli, douloureux et les pieds en sang, comme un héros à la fois par ses frères de race et par les journalistes.

Épopée pleine de fougue qui met en valeur le courage du héros et la prise de conscience des hommes blancs qui protégeront le fier indien d'une réserve.

 

Vers l'éducation nouvelle

N° 272, mai 1973

L'action se déroule dans le Nouveau Mexique chez les Indiens Navaho. A la suite d'une extrême sécheresse, le représentant du gouvernement des U.S.A. ordonne d'abattre les chevaux pour éviter les épidémies. Mais Aik Talajta se révolte contre l'ordre injuste et conduit les chevaux de sa tribu dans la montagne où l'attendent des souffrances et difficultés terribles. Mais il ramènera sains et saufs les chevaux et sera accueilli triomphalement par tous.

Roman vigoureux, bien mené, captivant. L'auteur montre la situation dramatique des Indiens obligés d'obéir à un homme brutal dont l'esprit est déformé par la guerre.

 

Bulletin d'analyses de livres pour enfants

Paris, mai 1974

L'action se passe de nos jours, dans une réserve Navaho du Nouveau-Mexique ; un vieil Indien se rebelle contre la décision américaine d'abattre les chevaux des Indiens dans une période de sécheresse. Prix Jeunesse 1971.

 

Le Ligueur

Hebdomadaire de Bruxelles, 26 décembre 1975. Monique BERMOND et Roger BOQUIé

En 1971, avec L'Unique rebelle (à partir de 10 ans), Pierre Pelot reçoit le Prix Jeunesse. C'est encore un roman du type western dans lequel on retrouve les grandes idées qu'il exprime dans toute son œuvre : la défense des minorités et de la liberté. C'est aussi un roman dans lequel apparaît son amour des animaux. L'action se situe au Nouveau Mexique de nos jours ; la sécheresse sévit depuis plusieurs mois et ordre est donné par le gouvernement d'abattre les chevaux afin d'éviter une épidémie. Mais le vieil Aik Talatja se rebelle : il songe que trop longtemps des indiens Navajos ont courbé la tête sans rien dire. Il décide de s'enfuir avec les dix chevaux de sa tribu dans les montagnes où nul ne pourra les repérer et d'attendre que les dieux envoient la pluie.

Provoquer la réflexion

Pierre Pelot avait déjà écrit un roman consacré aux chevaux dans sa série de chez Marabout : Le Hibou sur la porte, réédité depuis chez G.T. Rageot, collection Bibliothèque de l'Amitié (voir n° 47).

Puis les titres vont commencer à se succéder à un rythme étourdissant.

 

Bulletin des Éditions de l'Amitié

N° , 198(?)

L'auteur : Un livre destiné à la jeunesse n'est vraiment réussi que s'il parvient aussi à intéresser les adultes. Pierre Pelot sait captiver tous les publics.

L'ouvrage : La sécheresse est terrible dans les vallées du Nouveau Mexique. Les Dieux de la pluie sont courroucés contre les Indiens Navaho. Dur et intransigeant, Hawk, le représentant du Gouvernement, veut faire abattre le bétail pour éviter une épidémie.

C'en est trop pour Aik Talajta. Il refuse cette décision arbitraire. Même si les autres ne le suivent pas, il se révoltera, seul : Unique Rebelle face aux autorités. Il décide de mettre les chevaux de sa tribu à l'abri des massacres en les emmenant dans la montagne du chien. Aik Talajta vaincra-t-il la chaleur, la soif et la solitude ?

Argument plus général : Les Indiens tels qu'ils nous ont rarement été montrés : au XX° siècle, que sont devenues leurs valeurs ancestrales et leurs coutumes sacrées ? Condamnant les rouages administratifs aveugles, ce roman vibre de l'amour d'un homme pour le cheval, pour le courage et pour la liberté. Vigoureux, coloré, épique, le style de Pelot révèle un écrivain très doué, de la veine d'un Kipling ou d'un Hemingway.

Autour du livre : Les Indiens des U.S.A. Arizona et Nouveau Mexique. Les déserts et les canyons. Intégration des Indiens. Sécheresse et autres catastrophes naturelles. Les Indiens dans les westerns. Les Indiens à notre époque. Problème des minorités ethniques.

Page créée le samedi 11 octobre 2003.